Philippine Leroy-Beaulieu ou la revanche des actrices de plus de 50 ans
"Emily in Paris" a permis à Philippine Leroy-Beaulieu de relancer sa carrière. À 59 ans, la Franco-Italienne éclipse presque Lily Collins, la jeune star de la série Netflix. Une forme de revanche.
Publié le 22-12-2022 à 11h22
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Camper une patronne française sexy et caustique dans Emily in Paris n'a pas seulement permis à Philippine Leroy-Beaulieu de relancer sa carrière. À 59 ans, la Franco-Italienne éclipse presque Lily Collins, la jeune star de série Netflix, et incarne en quelque sorte une forme de revanche des comédiennes de plus de 50 ans. Sur la plateforme, on peut la voir à la fois dans Dix pour cent (pour laquelle Cédric Klapisch avait fait appel à elle alors que sa carrière était à l'arrêt), Emily, qui la lancera à l'international, et la dernière saison de The Crown. Dans Emily in Paris - dont la saison 3 est diffusée depuis ce mercredi - elle campe Sylvie Grateau, une directrice d'agence de marketing de luxe française qui accueille avec réticence Emily Cooper venue des États-Unis. Un personnage infusé de clichés américains sur la Parisienne : chic, mince, dédaigneuse, juchée sur des talons interminables, cigarette à la bouche. Mais sous ses airs de patronne cassante et femme fatale, le personnage vient taquiner les injonctions de la société à l'égard des femmes qui ont atteint la cinquantaine. "Le message sous-jacent de la série, c'est que, peu importe l'âge et l'histoire des gens, il faut briser les étiquettes, les gens sont multifacettes", affirme Philippine Leroy-Beaulieu, qui ajoute toutefois qu'il ne faut pas surinterpréter la série et ses personnages, il est vrai, parfois caricaturaux.
Nommée aux César en 1986 pour son rôle dans Trois hommes et un couffin, celle qui avait commencé sa carrière avec Roger Vadim est devenue l'incarnation de la Parisienne, alors que paradoxalement elle avait détesté Paris dans le passé. Ayant grandi à Rome aux côtés de son père acteur et sa mère qui a travaillé pour la maison Dior, elle était rentrée à Paris après leur divorce et a souvent évoqué les humiliations de ses camarades de lycée qui se moquaient de son niveau de français. Aujourd'hui, elle se délecte dans le rôle de la Française qui rend la vie un peu difficile à l'Américaine ingénue. "Il y a une Amérique qui, comme Emily, veut conquérir le monde et sait faire tout mieux que tout le monde, mais elle se heurte à quelqu'un comme moi qui lui dit : 'Je suis Astérix et je ne te laisserai pas entrer sur mon territoire', sourit-elle. (AFP)