Léopold III, l'inépuisable sujet
Cent ans après sa naissance et cinquante ans après son abdication, Léopold III aura littéralement cartonné en cette année 2001. Depuis la parution en juin dernier de son livre posthume, `Pour l'histoire´ (éd. Racine), devenu un best-seller, chaque mois a apporté une ou plusieurs publications sur le quatrième Roi des Belges.
Publié le 17-12-2001 à 00h00
Léopold III. Les `non-dits´
Général Robert Close,
Editions Ligne Claire(av. Everard 53, 1190 Bruxelles),303 pp., 19,51 € (787 BEF)
Quand les chemins se séparent. Aux sources de la question royale
Jean Vanwelkenhuyzen,
2e éd., Racine, 364 pp.,34,95 € (1.410 BEF)
Cent ans après sa naissance et cinquante ans après son abdication, Léopold III aura littéralement cartonné en cette année 2001. Depuis la parution en juin dernier de son livre posthume, `Pour l'histoire´ (éd. Racine), devenu un best-seller, chaque mois a apporté une ou plusieurs publications sur le quatrième Roi des Belges. Ce 19 décembre encore, la princesse Maria-Esmeralda doit présenter à la presse l'album qu'elle a consacré à son père, alors que janvier verra la réédition, avec des annexes nouvelles, du classique de Jean Stengers, `Le Roi et le gouvernement. Les deux politiques belges de 1940´.
Résolument en renfort des écrits du Roi, le général Robert Close s'est attaché pour sa part, en retournant aux sources connues ou non, à réfuter une série d'accusations `aussi injustes qu'infondées´. De cette défense solidement étayée, une des pièces maîtresses, reproduite intégralement, est l'entretien du Souverain avec son ami d'enfance Jacques Gautier (cfr LLB, 22/11/2001), déjà exploité antérieurement par Michel Dumoulin dans son `Spaak´ (Racine) et Vincent Dujardin dans son `Duvieusart´ (Quorum) ainsi que dans le récent `Léopold III´ collectif (Complexe).
L'auteur de `L'Europe sans défense´ a aussi rassemblé de nombreux documents iconographiques, entre autres cette photo du Roi laissée par lui-même à sa `petite Lil adorée´ avant son transfert en Allemagne sur ordre des SS le 7 juin 1944. Croyant sa vie menacée, il laissait à son épouse une bourse en cuir avec des pièces d'or. Inutile de dire que `l'odieuse version´ du Premier ministre Van Acker, affirmant en 1945 que le Roi a organisé lui-même son exil, passe ici à la moulinette!
UN DRAME CORNÉLIEN
Si Robert Close est l'homme du plaidoyer passionné, Jean Vanwelkenhuyzen est celui de la description clinique. En rééditant `Quand les chemins se séparent´, paru en 1988, le spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale se propose lui aussi comme un complément à `Pour l'histoire´. Son examen à la loupe de la très courte période de mai-juin 1940, qui conduit à la rupture entre le Premier ministre et le trône, `un drame cornélien greffé sur un désastre militaire stupéfiant´
A bénéficié de quelques rafraîchissements.
Les entretiens accordés au chercheur par le roi Léopold sont évoqués - il y a treize ans, la discrétion s'imposait encore sur ce point -, en même temps que ceux d'autres acteurs du drame, notamment Hubert Pierlot et le président du Conseil français Paul Reynaud. Est recueilli notamment, l'aveu de ce dernier que son célèbre discours du 28 mai 1940 contre notre Souverain fut prononcé en toute mauvaise foi: `Comprenez-moi. Je tenais le moral de la France à bout de bras. J'ai saisi l'occasion pour le galvaniser´...
Notons enfin qu'à l'occasion de l'ouverture, au Musée de la dynastie, d'une salle consacrée aux activités scientifiques du Roi après 1951, la revue `Museum Dynasticum´ lui consacre un numéro spécial (2001-2, place des Palais 7, 1000 Bruxelles, tél. 02.511.55.78).
© La Libre Belgique 2001