L'écrivain Hugo Claus est mort
L'écrivain et poète belge flamand Hugo Claus est décédé mercredi à l'hôpital anversois Middelheim, a annoncé son éditeur à la demande de la famille du défunt. Hugo Claus souffrait de la maladie d'Alzheimer. Il a demandé à être euthanasié. L'auteur du "Chagrin des Belges" était âgé de 78 ans. Ses pairs saluent sa polyvalence
Publié le 18-03-2008 à 00h00
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L'écrivain et poète belge flamand Hugo Claus est décédé mercredi à l'hôpital anversois Middelheim, a annoncé son éditeur à la demande de la famille du défunt. Hugo Claus souffrait de la maladie d'Alzheimer. Il a demandé à être euthanasié. L'auteur du "Chagrin des Belges" était âgé de 78 ans.
Né le 5 avril 1929 à Bruges, Hugo Claus, romancier, poète, dramaturge, scénariste, auteur d'une centaine d'ouvrages, avait également participé au tournant des années 1950 au mouvement artistique Cobra, comme son compatriote le peintre belge Pierre Alechinsky. Ayant vécu un temps à Paris, où il a été influencé par le mouvement surréaliste et Antonin Artaud, mais a choisi d'écrire en néerlandais, il s'était présenté avec son sens bien connu de la provocation comme "un flamingant francophone".
Dans son roman le plus célèbre, "Le chagrin des Belges", il décrivait avec le lyrisme brutal et truculent qui est sa marque de fabrique une certaine médiocrité réactionnaire du milieu provincial flamand. Il y dénonçait la collaboration flamande avec l'occupant allemand durant la Seconde guerre mondiale, un des thèmes tabous de la politique belge.
Premier de quatre garçons, Hugo Claus est élevé à Courtrai dans un pensionnat catholique strict où il restera juqsqu'à 11 ans. Il se passionne très tôt pour les livres. Ayant vécu un temps à Paris, où il a été influencé par le mouvement surréaliste et Antonin Artaud qu'il considérait comme son père spirituel, il avait choisi d'écrire en néerlandais.
Il publie sa première oeuvre à 19 ans, "Enregistrer", et écrit sa première pièce à 21 ans. Hugo Claus acquiert une réputation mondiale avec la traduction en français, en anglais et en japonais de son roman "Le Metsier" écrit en 1950.
Si son oeuvre poétique n'a été que très partiellement traduite - "Tancredo Infrasonic" (1951), "Een Geverfde Ruiter" (1961)-, il a été mis en scène en France, notamment par Sacha Pitoëff dès les années 1950, et en 1985 avec "Vendredi, jour de liberté", sorte de vision flamande de la célèbre formule "Famille, je vous hais". Sa pièce "Gilles et la nuit" (1995) porte sur Gilles de Rais.
Parmi ses oeuvres traduites en francais, figurent "La chasse aux canards" (1953), "Andréa ou la fiancée du matin" (1956), "L'homme aux mains vides" (1957), "L'Etonnement" (1977), "Une douce destruction", "Hontes" (1988), "L'Espadon" (1989), "Belladonna" (1994), "La Rumeur" (1997), "Le Dernier lit" (2003). Maniant une langue drue et réaliste, cet écrivain peuplait ses textes de personnages souvent grotesques, dérisoires ou hypocrites. Hugo Claus s'était également imposé en tant que peintre : en participant notamment au lancement et aux expositions de "Cobra" (1949), groupe d'avant-garde expressionniste. L'ouvrage "Hugo Claus imagier" (1988) présente son oeuvre plastique.
En septembre dernier, alors que la Belgique traversait une crise politique grave née d'une nouvelle poussée autonomiste flamande, il a signé avec 400 autres personnalités flamandes une pétition pour s'opposer au "discours de séparatisme qui plane dans les négociations gouvernementales".