Bruxelles honore le fabuleux Willy Vandersteen

Dans le cadre de "2009, l’année de la Bande dessinée à Bruxelles", opération organisée par les différentes autorités de la capitale, l’exposition "L’épopée bruxelloise de Willy Vandersteen" se tient jusqu’au 27 septembre à la Grand-Place, en l’Hôtel de Ville (brusselscomics.com), honorant l’un des géants belges - et européens - du neuvième art.

Fr.M.
Bruxelles honore le fabuleux Willy Vandersteen
©D.R.

Dans le cadre de "2009, l’année de la Bande dessinée à Bruxelles", opération organisée par les différentes autorités de la capitale, l’exposition "L’épopée bruxelloise de Willy Vandersteen" se tient jusqu’au 27 septembre à la Grand-Place, en l’Hôtel de Ville (brusselscomics.com), honorant l’un des géants belges - et européens - du neuvième art. De Willy Vandersteen (Anvers, 15 février 1913 - 28 août 1990), les albums se sont vendus à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires. Montée notamment par Joost Swarte et Eric Verhoest, l’expo - d’une exceptionnelle richesse - met l’accent sur la collaboration, entre 1948 et 1959, de Willy Vandersteen à l’hebdomadaire "Tintin", alors en son âge d’or. Exposition, précise Eric Verhoest, qui ne se veut absolument pas nostalgique. Aux cimaises : agrandies et en couleurs, figurent des séquences exemplaires, choisies dans les albums de la "série bleue" de Vandersteen; en vitrines : de très nombreuses planches originelles des "Bob et Bobette" dessinées dans l’esthétique "ligne claire" à la demande expresse d’Hergé qui, à l’époque, assurait la direction artistique de "Tintin". Les visiteurs admireront (avec émotion) ces joyaux que sont ces planches généralement d’une étourdissante fantaisie, le merveilleux et l’humour y dialoguant constamment. Planches extraites du "Fantôme espagnol", de "La Clé de bronze" (pour nous, le plus beau des "Bob et Bobette"), du "Casque tartare", du "Trésor de Beersel" et autres "Les Martiens sont là !", mais aussi les aventures du Prince Riri et les deux volets, au trait réaliste, de "Thyl Ulenspiegel" réalisés entre 1951 et 1953 ("La Révolte des Gueux" et "Fort-Amsterdam" que Le Lombard réédite en un album trois étoiles, dans la bichromie originelle : 132 pp, env. 28 €) L’exposition permet également d’admirer des planches d’autres séries légendaires dues à Willy Vandersteen (et à ses Studios), principalement "Bessy", qui captiva, pendant quarante ans, les lecteurs de "La Libre Belgique". En plus de dizaines de documents originaux ainsi que de nombreux albums, on trouve ici un choix de photographies qui montre le "Breughel de la Bande dessinée" aux côtés, entre autres, d’Hergé ou de Bob De Moor, un autre admirable créateur de BD, lui aussi originaire d’Anvers. Pour Joost Swarte, "il faut plonger dans l’Océan Vandersteen et lire toute les histoires de sa période bruxelloise pour comprendre la richesse de cet univers surréel". Simultanément, une autre exposition rétrospective Willy Vandersteen se tient à la Maison de la Bande dessinée (attenante à la Gare centrale, juste en face de la Bibliothèque royale) jusqu’au 10 janvier 2010 (du mardi au dimanche, de 10 h à 18 h 30; tél. 02-502.94.68). Par les soins de François Deneyer (qui créa le regretté Musée Jijé), y sont réunies des dizaines de planches originales du créateur de Monsieur Lambique, du Chevalier Rouge, de Bessy ou du Prince Riri. Ici aussi, des trésors, tirés de "L’Ile d’Amphoria", du "Rayon Magique" ou de "Thyl Ulenspiegel". Un très bel ensemble - à regarder avec l’attention requise, les pièces provenant toutes de collections privées. Ainsi que le rappelle Alain De Kuyssche dans le catalogue de l’exposition de la Maison de la Bande dessinée : "Le père spirituel de Bob et Bobette était un bon vivant, un travailleur acharné, un inquiet, un conteur hors pair, un sentimental, un homme d’affaires. Au-delà des souvenirs qui s’estompent, reste l’œuvre d’un humaniste, on l’oublie trop souvent." Deux expositions de haut niveau, qui enchanteront les bédéphiles qui tiennent Vandersteen pour un (bon) génie du 9e art.

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