L’inspirateur des physiciens
Prix Goncourt pour "Un aller simple", l’auteur d’"Education d’une fée" a le vent en poupe. Avec son nouveau roman, "La femme de nos vies", nul doute que ses lecteurs seront charmés par l’itinéraire de David Rosfeld, son protagoniste.
Publié le 18-03-2013 à 11h16
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Prix Goncourt pour "Un aller simple", l’auteur d’"Education d’une fée" a le vent en poupe. Après l’adaptation cinématographique de son roman "Hors de moi" rebaptisé "Sans identité" avec Liam Neeson et Diane Kruger, quatre autres histoires seraient en cours d’adaptation. Avec son nouveau roman, "La femme de nos vies", nul doute que ses lecteurs seront charmés par l’itinéraire de David Rosfeld, son protagoniste.
David van Cauwelaert s’inspire cette fois de faits réels et nous plonge dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Jurgen, un jeune paysan de 14 ans que ses parents croient débile parce qu’il a sauvé un veau de l’abattoir, l’envoient en hôpital psychiatrique, appâtés par la prime proposée par le régime nazi. Mais à Hadamar, les militaires testent un nouveau système "d’élimination" des enfants "anormaux" : les chambres à gaz. Partageant une cellule de fortune avec David Rosfeld, jeune juif épileptique fils d’une grande physicienne assassinée qui a découvert la fission de l’atome et soupçonne l’existence d’une "particule de Dieu", Jurgen accepte à reculons un échange d’identité. Le gardien de vaches, devenu David, est ainsi le seul rescapé et intègre un programme pour les surdoués destinés à faire profiter l’Allemagne nazie de leur incroyable intelligence. Très vite sous le charme de la responsable du programme, Ilsa Schaffner, il lui prouve qu’il est capable d’apprendre très vite et surtout, qu’il exalte les capacités de ses comparses. Elle le protège, fait de lui un petit génie et parvient à l’envoyer aux Etats-Unis, auprès d’Einstein dont il deviendra très proche, avant qu’une catastrophe ne survienne.
Le roman écrit à la première personne est la confession de David alias Jurgen à la petite-fille d’Ilsa Schaffner, réputée criminelle de guerre lors du procès de Nuremberg, il lui raconte sa vie pour réhabiliter cette "héroïne de l’ombre", broyée par le nazisme et rétablir la vérité. A travers ce récit aux dialogues implicites, c’est un hommage à Einstein et aux grandes découvertes que Didier van Cauwelaert signe. L’écrivain à l’imagination sans limites et au talent de conteur épatant célèbre aussi l’honnêteté et l’abnégation par le personnage de David, éternel second, inspirateur d’Einstein puis de Higgs, dont la découverte récente du boson révolutionne la vision du monde. Si ce roman est bien entendu une fiction, Didier van Cauwelaert mêle le vrai et le faux offrant un sentiment d’authenticité au lecteur qui se laisse prendre à cette histoire de résilience.
La femme de nos vies Didier van Cauwelaert Albin Michel 304 pp., env. 19,50 €.