Freud est-il responsable de la mort de ses sœurs?

Alors qu'il avait la possibilité de sauver certains de ses proches de la folie antisémite des nazis, le père de la psychanalyse a laissé quatre des sœurs mourir dans les camps.

Robin Duculot (st.)

En avril 1938, alors que l'Allemagne nazie vient d'annexer l'Autriche, le père de la psychanalyse décide de fuir Vienne pour se réfugier à Londres. Les autorités britanniques permettent alors à Freud de dresser une liste de vingt personnes de son entourage qui pourront le suivre dans sa fuite. Sa femme, ses enfants, sa bonne, son médecin personnel et même son chien font partie du voyage. Par contre, quatre de ses sœurs, vivant elles aussi en Autriche, furent inexplicablement délaissées. Déportées pendant la guerre, aucune des quatre ne survécut aux camps de la mort. Bien que toutes les biographies de Sigmund Freud attestent de ce chapitre sinistre de la vie du penseur autrichien, aucune n'en explore les détails ni ne relève la possible responsabilité de Freud dans la mort de ses sœurs. Lorsque les détails historiques font défaut, on peut toujours compter sur la fiction pour combler les lacunes. L'auteur macédonien Goce Smilevski a imaginé les tenants et aboutissants de l'abandon des sœurs Freud dans un roman récemment publié en français sous le titre "La liste de Freud". Raconté du point de vue d'Adolfina Freud, souvent présentée comme la sœur favorite de Sigmund, le roman a déjà remporté le prix européen pour la Littérature.

Freud une icône contestée

Alors qu'il est décédé depuis bientôt septante-quatre ans, le philosophe et médecin viennois se retrouve encore régulièrement au centre de la controverse. La psychanalyse doit, aujourd'hui plus que jamais, faire face au feu nourri de la critique, via notamment des ouvrages tels que "Le livre noir de la psychanalyse", ou encore "Le crépuscule d'une idole" du philosophe français Michel Onfray.

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