"L'amour ressemble à un chou-fleur"
Mercredi, à Bozar, une centaine de spécialistes de tous bords se réuniront autour du thème de l'amour et d'un ouvrage issu de leurs recherches, "The World Book of Love".
- Publié le 24-09-2013 à 07h38
- Mis à jour le 26-09-2013 à 13h29
Après “The World Book of Happiness”, Leo Bormans recommence la même expérience, cette fois autour du thème de l’amour. Une centaine de scientifiques, psychologues, anthropologues, neurologistes, spécialistes de l’amour travaillant dans une cinquantaine de pays ont accepté de résumer les résultats de leurs recherches en mille mots. “The World Book of Love” explore toutes les facettes de l’amour, de la passion à la filiation, bien loin des histoires de contes de fées.
A l’occasion de la parution de ce recueil étonnant et intéressant, un “World Congress of Love” rassemblant des spécialistes de différents pays aura lieu ce mercredi à Bozar. Alors que la journée est réservée aux professionnels, la soirée, quant à elle, sera destinée à tous les publics pour une discussion plus informelle.
Vous écrivez que les gens ne savent pas quoi répondre quand vous leur demandez ce qu’ils savent de l’amour…
Oui, il y a un silence mortel… C’est dommage parce que tous les livres, tous les films, toutes les chansons, parlent d’amour. Quand on demande aux gens d’exprimer quelque chose d’essentiel ou même une connaissance à propos de l’amour, ils disent qu’ils ne savent pas. L’amour, c’est quelque chose de très puissant et très important dans notre vie mais notre connaissance est basée sur des contes de fées, sur Hollywood, et ce n’est pas bien. Les recherches scientifiques sont bien différentes de ce qu’on lit dans les magazines. Il ne s’agit pas d’un cœur rouge, de Saint-Valentin… l’amour c’est gris et ça ressemble à un chou-fleur. Ce sont nos cerveaux qui nous dirigent, pas nos cœurs.
L’amour, est-ce donc d’abord une réaction physique ?
Les études des neuroscientifiques, qui sont très récentes, indiquent qu’on a découvert des choses dans le cerveau. Quand on tombe amoureux, on voit très clairement dans le cerveau qu’il s’agit de l’effet d’une drogue, ce sont exactement les mêmes zones qui sont activées. C’est une véritable addiction, cela donne de l’énergie et nous fait prendre des risques. Romeo n’aurait jamais escaladé le balcon de Juliette s’il n’avait pas été amoureux. Mais cela ne dure pas… Après cette période de passion, ce qui suit c’est la déception et la désillusion après six mois, un an maximum. Le corps ne peut pas accepter cette bouffée très stressante alors notre corps arrête cette folie. Le problème, c’est que les gens pensent que l’amour est parti, c’est donc important de savoir ce qui se passe dans le cerveau ensuite. C’est la partie “récompense” qui est activée, comme quand on reçoit un cadeau.
Quelles sont les clefs de “l’amour durable” ?
C’est un scientifique qui a conceptualisé le triangle de l’amour. Les trois composants fondamentaux de l’amour sont l’intimité, la passion et l’engagement. Si on a seulement deux des trois, ce n’est pas une belle relation d’amour. L’intimité et la passion sans engagement, c’est avec un amant ou une amante par exemple. Intimité et engagement mais pas de passion, c’est de l’amitié. Mais il faut savoir que l’amour est unique. C’est différent pour chaque personne, c’est pourquoi nous ne comprenons jamais les relations de nos amis. Chaque composant a une importance plus ou moins grande au cours de la vie et il faut se préparer à ces changements.
“The World Book of Love”, Leo Bormans, Racine, 354 pp., env. 24,99€. “The World Congress of Love”, Bruxelles, Bozar, le mercredi 25 septembre, de 19h30 à 21h30, de 4 à 6€. Infos : www.bozar.be