L’entretien avec Barbara Abel
Barbara Abel manie l’art du suspense avec habileté en faisant augmenter les tensions petit à petit. Terriblement réaliste, ce thriller psychologique est effrayant à souhait.
Publié le 06-01-2014 à 05h37 - Mis à jour le 06-01-2014 à 09h53
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Dans "Derrière la haine", Barbara Abel racontait les événements tragiques vécus par Tiphaine et Sylvain, habitant une maison mitoyenne dans un quartier résidentiel. Alors qu’ils perdent brutalement leur enfant de sept ans, leurs voisins, également parents d’un enfant du même âge, meurent mystérieusement. Ils prennent en charge le garçon, l’élèvent comme leur fils, et s’installent dans la maison de leurs voisins. "Après la fin" débute huit ans plus tard avec l’emménagement d’une famille dans leur ancienne maison, une femme avec une fille adolescente… et un fils de sept ans. Les douloureux souvenirs de Tiphaine et Sylvain remontent alors à la surface. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier volet pour apprécier le deuxième, empreint de mystère. Barbara Abel manie l’art du suspense avec habileté en faisant augmenter les tensions petit à petit. Terriblement réaliste, ce thriller psychologique est effrayant à souhait.
Pourquoi choisir des personnages "ordinaires" ?
Je ne suis pas versée dans les histoires de serial killers. J’aime pousser des situations délicates jusqu’au bout et mettre en scène des personnages comme vous et moi pour qu’ils soient crédibles.
Dans "Après la fin", vous développez l’aspect fragile de la vie, le fait que tout peut basculer en l’espace d’un instant…
Ce sont des choses qui arrivent dans la vraie vie. On s’en rend compte quand on lit les faits divers. Il m’est souvent arrivé de penser que la vie bascule en très peu de temps à cause d’un événement au départ banal.
Vous posez aussi la question : jusqu’où aller par amour pour ses enfants ?
On ne se remet jamais de la mort d’un enfant, c’est quelque chose de terrible parce qu’en tant que parent, notre rôle est de protéger notre enfant. Dans "Après la fin", la culpabilité ronge Tiphaine, elle ne peut se relever et plonge dans une sorte de folie. C’est sa seule façon de continuer à vivre et cela la mène à accomplir des actes insensés.
Il y a des jeux de miroirs, maisons mitoyennes, deux femmes, deux familles… Le malheur semble se propager.
Le thème du voisinage m’intéresse beaucoup. On a tous un voisin et ce n’est pas un membre de la famille ou un ami mais quelqu’un avec qui on partage une certaine proximité et qu’on voit presque tous les jours. C’est quelqu’un de familier mais inconnu. Quand ça se passe bien, tant mieux, mais si ça se passe mal, la vie peut devenir un enfer parce qu’il est omniprésent. La présence du voisin devient angoissante.
Après la fin Barbara Abel Fleuve noir 336 pp., env. 18,50 €