L’éprouvant voyage d’Edith Stein

Maryse Wolinski fascinée par la foi de la célèbre philosophe allemande.

Monique Verdussen

Dans les livres très divers qu’elle publie depuis 1982, Maryse Wolinski a souvent mêlé sourire et réflexion, légèreté et gravité. Avec "La passion d’Edith S.", son dernier roman, c’est surtout la gravité qui l’emporte et, même, une empathie évidente que l’on s’étonne presque de lui découvrir pour une héroïne à laquelle elle a pourtant déjà consacré une pièce de théâtre : Edith Stein. Comme elle, la philosophe juive allemande, convertie au catholicisme sans renier son peuple d’origine, morte à Auschwitz et canonisée par Jean-Paul II, était une passionnée, douée d’une insatiable curiosité, engagée pour l’égalité des sexes et assumant dans ses actes son exigence de liberté. Certes, l’empathie ne va pas sans négliger toute contestation. Mais on ressent la fascination de la romancière pour la femme, éprise d’absolu et dont la foi parvint à sublimer l’épreuve et les contraintes. Tout se passe dans le huis clos éprouvant du wagon qui emmène, parce qu’ils sont juifs et entassés jusqu’à ne pouvoir s’asseoir, des jeunes, des vieux, des enfants, des femmes vers une destination qu’ils ne savent pas encore être Auschwitz. Tentant de résister plus ou moins bien aux conditions de leur enfermement, ils y mettent d’abord une certaine solidarité, bientôt de l’indifférence avant une sauvagerie sans compassion. La soif, la chaleur, la peur, l’épuisement, les disputes, les odeurs, les morts… s’additionnent pour saper peu à peu leurs minces espoirs de départ.

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