Quand la fiction rend justice

Après deux recueils de nouvelles remarqués, Ferdinand von Schirach signe un premier roman interpellant. L’écrivain et avocat place l’Allemagne face à ses responsabilités à l’égard des victimes du nazisme.

Geneviève Simon
A statue of Lady Justice, the Roman goddess of Justice, is seen in Frankfurt, Germany, 20 March 2014. Reporters / DPA
A statue of Lady Justice, the Roman goddess of Justice, is seen in Frankfurt, Germany, 20 March 2014. Reporters / DPA ©Reporters / DPA

Après deux recueils de nouvelles remarqués, Ferdinand von Schirach signe un premier roman interpellant. L’écrivain et avocat place l’Allemagne face à ses responsabilités à l’égard des victimes du nazisme.Jusque-là, Ferdinand von Schirach avait puisé dans son expérience personnelle d’avocat berlinois pour écrire "Crimes" et "Coupables", deux recueils de nouvelles ciselées qui exploraient les ressorts de l’âme humaine tout en s’interrogeant sur les rouages de la justice ou le sens des peines prononcées. Avec "L’affaire Collini", son premier roman, porté par l’écriture concise, percutante, dépouillée à l’extrême qu’on lui connaît, il confronte l’Allemagne à la manière dont elle a jugé les criminels nazis - souvent à la légère ou de façon inique. "L’affaire Collini" a d’ailleurs provoqué un électrochoc chez ses compatriotes. Au point que, quelques mois après sa parution, une commission d’enquête indépendante a été instituée. Son objectif : évaluer l’empreinte laissée par le passé nazi sur le ministère fédéral de la Justice. C’est donc en brillant romancier que Ferdinand von Schirach a instruit le procès de l’Histoire - mais l’avocat n’était jamais loin.

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