Pièges du désir et rêve d’amour

Yann Queffélec nous mène par des chemins irréguliers sur les traces d’un couple déchiré.

Monique Verdussen

Yann Queffélec nous mène par des chemins irréguliers sur les traces d’un couple déchiré.Pour le coup, il y va fort, Yann Queffélec. Il faut sérieusement tenir la corde pour ne pas se faire larguer avant l’amarrage final de son dernier roman. Ça bouscule, crapahute, submerge. Amplifiant le style abrupt et haché, voire faubourien, qu’on lui a découvert dans de précédents romans, il le pousse à la limite de la nébulosité, donc de l’agacement. Renouant avec une propension à l’extrême qui lui a valu le prix Goncourt en 1985 pour "Les Noces barbares", il en remet une couche de violence, de trivialité, de noirceur. Sexe à tout va. Pulsions primaires. Regard sombre sur une humanité cynique. Drame, haine, échec, crime, culpabilité… Et pourtant, "Désirable" est le livre d’un poète et d’un visionnaire. Que d’inventivité, que de mouvement, que d’images ! A couper le souffle même quand se brouille la vue. Laquelle finit tout de même par s’ouvrir sur quelques nuances de bleu océan. Quel gaillard que cet écrivain d’aujourd’hui 64 ans qui s’optimise - encore qu’avec circonspection - aux tendres visées d’un enfant qui, depuis son ciel, se plaît à jouer au petit génie de mer, intuitif et sage !

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