Le "Poche" de la semaine: Joyce Maynard, "L'homme de la montagne"
C’est une histoire que deux sœurs ont confiée à Joyce Maynard lors d’un atelier d’écriture qu’elle animait. Avec leur accord, l’auteur américain en a tiré “L’homme de la montagne”, où elle explore à nouveau son univers de prédilection : celui de l’adolescence.
Publié le 18-09-2015 à 10h21 - Mis à jour le 18-09-2015 à 10h22
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JFZWT4AIK5B6PJSKBA5SCG4ATM.jpg)
Chaque vendredi, La Libre sélectionne un livre paru en format "Poche" et vous en propose la critique.
C’est une histoire que deux sœurs ont confiée à Joyce Maynard lors d’un atelier d’écriture qu’elle animait. Avec leur accord, l’auteur américain en a tiré “L’homme de la montagne”, où elle explore à nouveau son univers de prédilection : celui de l’adolescence.
Cet été-là, Rachel et Patty, treize et onze ans, vont le passer à explorer la montagne qui jouxte leur habitation de Caroline du Nord. “C’est là, sur ces pentes, que nous avons tout découvert. Os d’animaux et excréments de cerfs. Oiseaux, fleurs, préservatifs. Corps d’animaux morts et corps d’hommes. Pierres et lézards. Le sexe et la mort.” Proches sinon fusionnelles, ces deux-là évoluent à leur guise depuis le divorce de leurs parents.
C’est à leur père, policier, qu’est confiée la responsabilité de l’enquête sur une série de meurtres qui va ébranler ce coin sis au nord de San Francisco. Ce père, qui est à leurs yeux rien moins qu’un magicien, va leur permettre d’acquérir, vis-à-vis de leurs comparses, une enviable aura. Mais le temps commence à passer et le nombre des victimes, toutes de jolies femmes, augmenter sans qu’aucun suspect ne soit inquiété. Déstabilisées par la détresse et l’humiliation de leur père, fortes de leurs potentialités, se voulant irremplaçables, les sœurs vont alors traquer, non sans risques, celui que la presse a baptisé l’Etrangleur du crépuscule.
Après “Long week-end”, Les Filles de l’ouragan” ou “Baby Love”, Joyce Maynard – qui a aussi, dans “Et devant moi, le monde”, retracé avec brio sa tumultueuse histoire d’amour avec J.D. Salinger, alors qu’elle n’avait que dix-huit ans – livre ici une chronique sensible sur la perte de l’innocence, sur les folies et les rêves, la naïveté et le désir d’indépendance chers à l’adolescence. Trente ans après les faits, Rachel, désormais romancière, retrace l’été qui a vu leurs vies basculer. Son livre va précipiter la fin de “L’homme de la montagne”. Passionnant et palpitant.
Joyce Maynard, "L'homme de la montagne", traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain, 10/18 n° 4967, 356 pp.