Les Etats-Unis envoient leurs tueurs
Un formidable thriller dans lequel un avion nazi est pris dans les glaces.
Publié le 28-09-2015 à 08h53 - Mis à jour le 28-09-2015 à 08h54
Un formidable thriller dans lequel un avion nazi est pris dans les glaces.
L’énorme succès des enquêtes policières d’Arnaldur Indridason a amené son éditeur a traduire en français un roman plus ancien, "Opération Napoléon", et on s’en réjouit. Car si on ne retrouve plus les états d’âme du commissaire Erlendur qui faisaient le charme de ses romans, ce thriller est haletant. On ne peut reprendre son souffle avant de terminer les 350 pages et de savoir si Kristin échappera aux tueurs à ses trousses.
Comme toujours chez Indridason, le roman n’est pas qu’un suspense, c’est aussi une charge virulente contre les Etats-Unis qui ont si longtemps "occupé" l’Islande comme une colonie où placer une base avancée de leur armée où tout leur était permis.
En 1945, un bombardier allemand, mais piloté par un soldat américain, se perd dans le blizzard et s’écrase sur le plus grand glacier d’Europe, le Vatnajökull. Parmi les survivants, un étrange mélange d’officiers allemands et américains. Un Allemand choisit de tenter sa chance en marchant seul sur la glace, une mallette accrochée au poignet. Tous seront engloutis par le glacier avec l’avion.
Depuis, étrangement, l’armée américaine, dans le plus grand secret, surveille le glacier pour récupérer l’avion, les cadavres et la précieuse cargaison. Les Américains ont-ils volé l’or des Juifs ? Y a-t-il une bombe allemande expérimentale ? Est-ce plus dangereux encore ?
En 1999, le volcan "recrache" l’avion et l’armée américaine veut rapatrier au plus vite les restes de ce qui fut l’"Opération Napoléon". Mais deux jeunes Islandais sont par mégarde les témoins de cette expédition et en meurent. L’un a pu prévenir sa sœur Kristin qui ne cessera de chercher la vérité, jusqu’à une île perdue au large de l’Argentine, malgré les tueurs de l’armée américaine lancés à sa poursuite.
Un thriller ancré sur 40-45 et Hitler, et marqué par la cynique "raison d’Etat" qui imposerait aux Etats-Unis des comportements de voyous en 1945 comme en 1999.
Opération Napoléon Arnaldur Indridason traduit de l’anglais par David Fauquemberg Métaillé 352 pp., env. 20 €