"Le papyrus de César" se dévoile

Nom d’un Petibonum. Didier Conrad et Jean-Yves Ferri, les légionnaires Dessinerpluspourgagnerplus et Desidéensus de la BD, ont encore frappé. Deux ans après avoir envoyé Astérix à un jet de menhir de leur village d’Armorique, chez les Pictes, voilà qu’ils remettent le couvert?

Patrick Laurent Envoyé spécial à Paris
"Le papyrus de César" se dévoile
©Belga

Nom d’un Petibonum. Didier Conrad et Jean-Yves Ferri, les légionnaires Dessinerpluspourgagnerplus et Desidéensus de la BD, ont encore frappé. Deux ans après avoir envoyé Astérix à un jet de menhir de leur village d’Armorique, chez les Pictes, voilà qu’ils remettent le couvert en détournant cette fois "La guerre des Gaules" de ce vieux Jules dans "Le papyrus de César".

"Comme toujours, il faut un sujet moderne et lui donner une dimension intemporelle dans le contexte de l’Antiquité, nous avons trouvé une idée amusante pour relier le livre de César au monde actuel de l’information, explique le scénariste. En nous inspirant de Julian Assange. D’ailleurs, au départ, un nouveau personnage devait s’appeler Wikilix. Mais nous avons finalement opté pour Doublepolemix. C’est un colporteur sans frontière, qui vit grâce aux scoops."

"Une idée géniale"

Mais les nouvelles de Rome ne font pas vendre du papyrus dans le village gaulois. Au contraire de l’horoscope du druide Apollosix. "C’est le fil rouge de l’album : les signes du zodiaque ont été remplacés par des arbres", poursuit Ferri. "C’est une idée géniale de relier Astérix aux véritables écrits de César, s’enthousiasme le père originel des moustachus teigneux, Uderzo. Celle-là, j’aurais aimé l’avoir."

Conrad et Ferri ont poussé le délire plus loin et inventé un nouveau méchant inspiré du plus grand des fils de pub, Jacques Séguela. Devenu Bonus Promoplus, conseiller de l’ombre de César bien aidé dans ses œuvres par son majordome égyptien, Quefailapolis. "On ne peut pas vous en dire plus, interrompt Uderzo. Il faut laisser au lecteur le plaisir de la découverte." Malgré cela, Conrad ne peut s’empêcher d’ajouter quelques précisions. "César a évolué au fil du temps. Il s’est allongé avec Uderzo. Comme je suis attaché à mes souvenirs d’enfance, je suis revenu un peu plus tôt. Ma référence, c’est ‘Le devin’. Pour des questions de mise en page, je l’ai un peu ramassé et j’ai modifié un peu son visage pour que ses expressions correspondent au récit."

Et comme Ferri avait lui aussi envie de lâcher son petit scoop, il nous précise, alors que la salle de présentation du premier étage de la Tour Eiffel commençait à se vider, que "cet album ne se terminerait pas par un banquet. Le banquet, c’est mythique, mais on s’est amusé à modifier un peu l’ordre des cases. Il y aura donc encore des surprises après."

"Que du bonheur"

"C’est une chance inouïe de pouvoir assurer ainsi sa succession, conclut Uderzo. Si Hergé avait vu ça, il aurait changé d’avis. Au départ, j’avais peur qu’on dénature les personnages, et là, cela aurait été fichu car le public ne le pardonnerait jamais. Je me suis laissé convaincre et j’en suis ravi. Conrad et Ferri se sont mis au diapason. Je n’ai rien changé au scénario et Conrad dessine aussi bien que moi. Ce n’est que du bonheur : même si je connaissais l’histoire avant, une fois achevée, c’est encore différent. Je l’ai donc vraiment découverte en tant que lecteur."

Il faudra encore attendre jusqu’au 22 octobre pour savoir ce que recèle comme pépites "Le papyrus de César".

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