Les deux Queffélec

Yann raconte Henri et l’attente de reconnaissance de ce père admiré.

Monique Verdussen

Yann raconte Henri et l’attente de reconnaissance de ce père admiré.Il avait trois ans. Un soir, à la fin du repas, ses yeux croisèrent ceux de son père : "Je vis alors ces mots reptiliens envahir sa prunelle : mais qu’est-ce que tu viens faire ici, toi ?" Cet échange muet évoqué dans son dernier livre instilla au cœur de Yann Queffélec une hantise qui le brûla : se faire aimer du père qu’il admirait. S’en faire voir. Mais né à la faveur des "travaux aléatoires d’un certain Dr Kyusaku Ogino" d’un accouchement où sa mère risqua sa vie, il ressentit intimement que le romancier Henri Queffélec ne lui pardonnait pas d’être ce qu’il était. Cravaché dans ses insoumissions, il ne fut pas non plus admiré dans sa célébrité. Il s’en est souvent confié. Là, il cède enfin à l’explication souhaitée et jamais aboutie, avec celui qu’il appelle : "L’homme de ma vie". Le père et le fils étaient peu doués pour la réconciliation. Seules, la mer et la Bretagne scellèrent leurs complicités. Cette fois, la parole libérée témoigne de l’apaisement.

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