Le nouvel envol de Carll Cneut

"La volière dorée", conte cruel, sort de la cage pour une débauche et d’élégance. Carll Cneut confirme son immense talent et traverse les pages avec aisance.

Laurence Bertels
Le nouvel envol de Carll Cneut

"La volière dorée", conte cruel, sort de la cage pour une débauche et d’élégance. Carll Cneut confirme son immense talent et traverse les pages avec aisance.Après avoir été très remarqué à Bologne, comme la plupart des albums de Carll Cneut, voici "La volière dorée" en français, un rayon de lumière pour la fin de l’année, une débauche de beauté, de chatoiement, de finesse et d’élégance. Illustré magistralement par cet enfant de Flandre, cet héritier aussi de Jérôme Bosch, Breughel ou Gustaav Van de Woestijne, ce conte nous dit tout sur Valentina, l’insupportable fille de l’Empereur qui possédait pas moins de trois cent quatre-vingt-dix paires de chaussures, huit cent douze chapeaux et cinquante ceintures en peau de serpent. Mais cela n’était point suffisant car l’enfant, un tantinet capricieuse, affectionnait particulièrement les oiseaux. Voilà pourquoi son jardin comptait cent et une volières qui abritaient des volatiles aux plumages somptueux. Ne voulant ternir sa réputation, Valentina réclamait, comme il se doit, celui qui ne s’y trouvait pas : l’oiseau aux ailes de verre, l’oiseau au bec de corail, l’oiseau cracheur d’eau… Les serviteurs traversaient le monde au péril de leur vie pour satisfaire aux exigences de la demoiselle. Ils mouraient parfois en chemin, ce qui leur permettait au moins d’échapper à la décapitation. Car les têtes roulaient à l’empire de la cruauté.

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