Le suspense nouveau de Guillaume Musso

Voilà donc, dans sa nouvelle casaque, le Musso annuel, son 16e, et "La jeune fille et la nuit" est un bon Musso, tiré d’emblée à 400 000 exemplaires et trônant déjà en tête des ventes.

Bien sûr, malgré les désirs du romancier et l’abondance de citations dont il parsème son roman, ce n’est pas de la grande littérature. Il y a trop de clichés dans son écriture et de simplismes dans ses psychologies.

Mais pour le reste, voilà un roman qui atteint son but de nous emmener dans un voyage délassant. On tourne les pages avec plaisir sans s’arrêter pour découvrir les fils d’une énigme retorse, bien ficelée, aux rebondissements incessants.

Après avoir côtoyé le fantastique, Guillaume Musso s’intéresse au thriller psychologique et cela lui réussit plutôt bien. On ne dira bien sûr rien des surprises du roman, ce serait criminel.

Autre nouveauté : il quitte cette fois le New York qu’il affectionne tant pour projeter son action dans le sud de la France près d’Antibes, la ville où il est né, dans le campus de Sophia Antipolis où il enseigna. "La jeune fille et la nuit", ce pourrait être "Twin Peaks au pays de Pagnol", avait-il confié en présentant son nouveau thriller.

Curieusement, on connaît d’emblée l’assassin. En décembre 1992, Thomas Degalais, 18 ans, élève en classe préparatoire d’un lycée, a assassiné par jalousie Alexis, un prof de philo soupçonné d’être l’amant de la jeune Vinca Rockwell, une condisciple de Thomas d’origine américaine dont il était secrètement amoureux, comme quasi tout le lycée l’était.

Le corps d’Alexis a été secrètement emmuré dans le gymnase de l’école avec l’aide de Maxime, le copain de Thomas et de son père. Vinca a, quant à elle, mystérieusement disparu et on pense qu’elle a fui avec Alexis. L’enquête de police n’a rien donné.

Mais 25 ans plus tard, en mai 2017, Thomas revient à Antibes alors que l’on fête les 50 ans du lycée. Il a été alerté par Maxime : le gymnase doit être rasé et on va certainement retrouver le corps qui y est emmuré.

Les vies de Thomas, devenu, entre-temps à New York, romancier à succès (un double de Guillaume Musso) et de Maxime, devenu politicien dans le sillage de Macron, vont fatalement sombrer.

Au printemps 2017, sur le campus d’Antibes, le cauchemar commence dès l’arrivée de Thomas qui trouve sur une table le mot "Vengeance" écrit à son attention.

Tout va alors se jouer en une seule journée où les surprises et les retournements de situations totalement imprévisibles se succèdent (même si, après coup, on voit que Guillaume Musso, tel un Petit Poucet, avait laissé des indices).

Le récit revient aussi périodiquement à l’hiver 1992 et Musso y place des références amusantes à cette époque : musiques, livres, football, etc.

La jeune fille et la nuit Guillaume Musso Calmann-Lévy 430 pp., env. 21,90 €