Les douze travaux de Simon Leys
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Publié le 16-05-2018 à 15h00 - Mis à jour le 10-03-2021 à 16h13
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Le meilleur du critique littéraire, du sinologue et de l’amoureux de la mer.Les grands écrivains ne meurent pas puisqu’on les réédite et relit continuellement. Simon Leys a clairement acquis ce statut, cessant d’être seulement le sinologue qui pourfendit le maoïsme dans la foulée de Mai 68, pour devenir un auteur (essayiste érudit, critique littéraire, historien d’art, penseur politique) dont on ne cesse d’apprécier autant l’originalité des idées que la beauté de l’écriture.
La douzaine d’essais qu’ont réunis Jean-Luc Outers et Pierre Piret en fournit une convaincante illustration puisqu’on n’est pas loin de ramasser en un volume le meilleur de Simon Leys, puisé dans les trois champs d’investigation qui furent ses grandes passions : la Chine, bien sûr, mais aussi la mer et la littérature.
Sur la Chine, on retrouve ici l’essai que Leys disait préférer entre tous ("L’attitude des Chinois à l’égard du passé"), ainsi que ses mémorables études sur Confucius et sur l’esthétique chinoise classique. Les considérations de Leys sur "l’exotisme" de Segalen vont et viennent par ailleurs entre sinologie et littérature.
La partie consacrée à celle-ci témoigne d’un éclectisme qui, admettait Simon Leys, pouvait facilement faire croire à un certain désordre : on y croise, outre Segalen, D.H. Lawrence, Henri Michaux, Cervantès et George Orwell. S’y ajoute une pénétrante analyse de la traduction littéraire - métier auquel Leys consacra "une bonne moitié" de sa vie.
Sur la mer, on relira l’introduction à "La mer dans la littérature française" (anthologie qui vient d’être rééditée dans la collection "Bouquins") et "Prosper", récit de jeunesse d’une marée effectuée à bord d’un thonier breton et que Leys publia initialement en marge des "Naufragés du Batavia".
La Chine, la mer, la littérature. Essais choisis Simon Leys Edités par Jean-Luc Outers et Pierre Piret Bruxelles, Espace Nord, 2018 375 pp. env. 9,50 €