Peter Sís retrouve son Robinson
Publié le 16-05-2018 à 15h30 - Mis à jour le 16-05-2018 à 15h31
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Dans les secrets d’enfance du merveilleux écrivain, peintre et cinéaste.La force de certains récits autobiographiques n’est plus à démontrer et lorsque ceux-ci viennent de souvenirs d’enfance, peu importe qu’ils soient enfouis ou non, ils gagnent encore en intensité. Telle l’expérience que nous invite à partager Peter Sís, peintre, illustrateur, écrivain et cinéaste qui nous raconte son Robinson.
Une vraie promesse de voyage comme l’annonce déjà ce navire, une coque de noix, en réalité, qui vogue sur la couverture où se confondent les bleus des cieux et d’une mer en creux. Pour unique voile l’emmenant au gré du vent, un livre ouvert sur la carte d’une île peuplée d’oiseaux, de fruits, d’arbres et d’animaux sauvages, et qui, à jamais, restera mystérieuse. Ecrit en lettres bleues également, le titre, "Robinson", indique d’emblée l’endroit où l’auteur emmène son cher lecteur.
D’une élégance évidente, l’album, réalisé avec des stylos, de l’encre et de l’aquarelle, évoque la liberté. "Je voulais que les images et mon processus de création soient aussi libres que mon imagination d’enfant. L’his toire est avant tout un rêve. A travers les couleurs, le style et l’émotion de chaque page, j’ai essayé de recréer l’atmosphère onirique que j’ai ressentie lorsque, petit garçon, j’ai lu ‘Robinson Crusoé’", confie l’imagier du temps.
Un vrai livre d’enfance et de rêve, donc, avec ces merveilleux plans que s’inventent les petits lorsque dans une cour d’école ou d’immeuble, ils imaginent soudain qu’ils deviendront cow-boys, Indiens ou pirates. Il suffit d’un rien, d’une plume, d’un pistolet à eau pour que l’habit fasse le moine. Mais alors que les copains se déguisent en pirates le Mardi gras, Peter, lui, arrive déguisé en Robinson, son héros préféré, grâce aux conseils, ciseaux et épingles de son habile maman… L’excitation s’efface vite au profit de la honte après que le garçon a été l’objet des moqueries de la part de ses camarades. S’ensuivit une fièvre de plusieurs jours accompagnée d’un doux ou furieux délire vers une certaine île déserte.
Très peu de textes, des illustrations somptueuses qui se déploient sur des doubles pages et une narration fluide et linéaire… Ce n’est pas un hasard si l’artiste, né à Prague en 1949 et installé aux Etats-Unis, après avoir étudié à Londres, s’est vu attribuer le prestigieux prix Andersen pour l’ensemble de son œuvre à la Foire du livre de Bologne en 2012. Sans compter les nombreuses autres reconnaissances que lui valurent des albums tels que "L’Arbre de la vie. Charles Darwin" (Grasset-jeunesse, 2004) et "Le Mur, mon enfance derrière le rideau de fer" (Grasset-jeunesse, 2007).
Robinson Peter Sís traduit par Paul Paludis/Grasset-jeunesse 56 pp.,env. 18,90 €. Dès 5 ans.