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Entre l’homme et l’animal, l’histoire se révèle parfois pleine de surprises. Mais les liens qui unissent le premier au deuxième passionnent les enfants.Ils sont serrés, indissolubles parfois, éclairants et salvateurs, ces liens entre les humains et les animaux, ces étrangers qui se ressemblent, s’assemblent, s’installent ensemble et partagent les joies et soucis du quotidien. Comme la vieille Marthe, qui vit en alpage, à deux heures de marche du village, avec Emile, son porcelet. Avec ses montagnes bleues, ses prairies couvertes de fleurs jaunes, l’endroit ressemble à une image d’Epinal. Et pourtant… Les temps sont durs pour la vieille Marthe qui n’a pas beaucoup d’argent et souffre de l’égoïsme des villageois. Elle vit seule et se couche souvent le ventre creux. Pour tenir le coup, elle s’invente une chanson qui la fait pouffer de rire.
L’été, elle se nourrit de fruits et légumes. L’hiver, lui, est bien plus rude. A moins d’engraisser son cher Emile… Une fable réaliste de l’auteur illustrateur Hans Traxler, "Viens Emile, on rentre à la maison !", qui mêle nostalgie et pragmatisme. Né en Tchécoslovaquie, en 1929, de parents français, l’artiste grandit en Allemagne où il se fait rapidement connaître en tant qu’illustrateur et caricaturiste. Il a co-fondé deux journaux satiriques, "Pardon" et "Titanic." En littérature jeunesse, on lui doit le très beau "Sophie et le cor des Alpes" (La Joie de lire, 2017) qui avait déjà retenu notre attention. Un ton désuet mâtiné de cruauté qui n’est pas pour déplaire.
Beaucoup de charme aussi dans "Les vacances de la souris qui n’existait pas", un album qui flirte avec le non- sens tout en plongeant le lecteur au cœur d’un échange épistolaire qui respire le parfum d’hier. Comme entre ce chat, bien appliqué à son pupitre, qui écrit à la souris qui n’existait pas : "Quand tu n’es pas là, tu me manques." Ce à quoi la souris qui n’existait pas répond, par retour de courrier : "toi, aussi". C’est délicieux et l’on rêve déjà de poursuivre l’aventure aux côtés de ces deux amis qui préparent leurs bagages, l’un pour la mer, l’autre pour la montagne. Rendez-vous à la gare. Ce sera la montagne, puis la mer. Pour des souvenirs qui, eux, existeront à jamais.
Un dernier mot pour Francfort, ce teckel qui a du chien et qui sait se faire respecter par Pierre, son maître qui l’a trouvé et adopté avant de réaliser qu’il était extrêmement raffiné. Il raffole des sushis au saumon et lit volontiers le journal mais refuse d’être pris pour un hot-dog dans ce livre géométrique, aux aplats de couleur et à l’esprit humoristique, rétro, moderne et très urbain. Un premier livre d’une maison d’édition catalane, Mosquito Books, qui signe là une belle entrée en littérature jeunesse. A suivre…
Viens Emile, on rentre à la maison !" Hans Traxler traduit de l’allemand par Génia Catala La Joie de lire 36 pp., env. 15,90 €. Dès 4 ans.
Les vacances de la souris qui n’existait pas Giovanna Zoboli et Lisa D’Andrea traduit de l’italien par Béatrice Didiot Albin Michel jeunesse 40 pp., env. 17,50 €.Dès 6 ans.
Francfort, un teckel qui a du chien Mia Cassany et Mikel Casal traduit de l’espagnol par Sophie Giraud. Hélium 32 pp., env. 13,90 €.Dès 4 ans.