Quand les intellectuels montaient au front contre les dictatures…
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Publié le 04-06-2018 à 15h57
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Ingrate société qui adore se dire hyperconnectée… Elle finit par occulter la mémoire de ceux qui lui ont octroyé sa liberté de penser tout et n’importe quoi… Il y a deux ans, d’aucuns se sont émus outre-Quiévrain du déni de mémoire autour du centenaire de Pierre Emmanuel dont la vie se caractérisa par sa double fidélité à la liberté et à la foi chrétienne. On a aussi oublié le rôle du Congrès pour la liberté de la culture qui, dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, se démena sans compter pour faire vaciller les nouveaux régimes totalitaires. Si la gauche bien-pensante applaudit le combat contre les formes nouvelles de fascisme, le Congrès avait, à ses yeux, le tort de dénoncer aussi les totalitarismes communistes qui, en ce temps-là, tenaient le haut du pavé. En 1950, Maurice Thorez était encore présenté comme l’antidote à l’Histoire dite bourgeoise par sa conception historique marxiste…
Afin que ces combats ne disparaissent pas dans les essoreuses de la nouvelle bien-pensance, il fallait absolument faire parler les survivants de la fameuse aventure. Roselyne Chenu en fut… Assistante de direction au Congrès pour la liberté de la culture, elle rejoignit le secrétariat en 1964.
Dans un passionnant livre d’entretiens, elle nous emmène dans les coulisses du Congrès à la rencontre de quelques-uns des plus grands intellectuels de l’après-guerre qui, en Europe et ailleurs, organisèrent la nouvelle résistance. Au détour des pages, on croise aussi des intellectuels belges, de Carlo Bronne à Marcel Thiry en passant par Claire Lejeune, Jeanine Moulin ou Jean Tordeur. Un roboratif retour dans le passé pour préparer d’autres combats dans ce monde déboussolé ?
En lutte contre les dictatures Roselyne Chenu Entretiens avec Nicolas Stenger, préface d’Alfred Grosser Editions du Félin 252 pp., env. 22 €