Le festival de Grignan célèbre les écrivains belges
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Publié le 14-06-2018 à 16h34 - Mis à jour le 24-06-2018 à 11h47
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Du 3 au 7 juillet, ce village de la Drôme plonge dans la correspondances de grands écrivains belges.
La charmante commune de Grignan dans la Drôme, à une heure de voiture au nord d’Avignon, abrite depuis 23 ans un « festival de la correspondance ». Il aura lieu cette année du 3 au 7 juillet avec les « lettres de Belgique » à l’honneur.
Né en 1996, lors du tricentenaire de la mort de Mme de Sévigné, ce festival célèbre l'art épistolaire sous toutes ses formes, des plus traditionnelles aux plus contemporaines. Avec quatre jours à temps plein de rencontres d’auteurs, d’acteurs, de textes lus, des spectacles et des lectures, des ateliers d'écriture ou de calligraphie, des chambres d'écriture et de lecture.
Cette année, une seule exception aux lettres belges: la clôture du festival le samedi 7 juillet à 22 h, au Château de Grignan, où Isabelle Adjani et Lambert Wilson viendront mettre en voix la correspondance entre Camus et Maria Casarès dont la révélation fut un des grands événements littéraires des derniers mois.
Pour le reste (37 rendez-vous !) ce festival est 100% belge et débute le 3 juillet par un entretien mené par Jacques De Decker avec Amélie Nothomb et Eric-Emmanuel Schmitt. Le même soir, Alex Vizorek apportera son humour en évoquant les lettres de Baudelaire à sa mère depuis la Belgique, « le pays des maux sans fleurs ». Extrait d’une lettre: « Toutes ces canailles-là m’ont pris pour un monstrueux excentrique, et quand ils ont vu que j’étais froid, modéré et poli, ils ont décrété que je n’étais pas l’auteur de mon livre... Puis le bruit s’est répandu que j’appartenais à la police française !! Tu crois peut-être que mes malheurs naissent là. Pas du tout. »
Simenon à sa mère
On évoquera aussi Marguerite Yourcenar, Rops dont Octave Mirbeau disait : « Ce magnifique peintre est aussi un magnifique écrivain. Quel cerveau, quel esprit et quel cœur ! », Rops qui avait cette profession de foi : « Rops suis, vertueux ne puis, hypocrite ne daigne ».
On y évoquera le merveilleux poète et romancier que fut Jean-Claude Pirotte. France Brel viendra parler de son père et Benoît Peeters, d’Hergé. Jean-Luc Outers y évoquera Michaux, comme le fera par ailleurs Benoît Poelvoorde. Outers encore dévoilera la correspondance inédite qu’il éditera cet automne entre Philippe Sollers et Dominique Rolin. Les lettres seront lues par Marie-Christine Barrault. Evocation encore de la correspondance de Simon Leys comme de celle d’Ensor.
Et aussi de ces lettres étranges de Simenon à sa mère morte qui seront lues par Jacqueline Bir et Jean-Claude Drouot: « Ma chère maman, Voilà trois ans et demi environ que tu es morte à l’âge de quatre-vingt-onze ans et c’est seulement maintenant que, peut-être, je commence à te connaître. J’ai vécu mon enfance et mon adolescence dans la même maison que toi, avec toi, et quand je t’ai quittée pour gagner Paris, vers l’âge de dix-neuf ans, tu restais encore pour moi une étrangère. D’ailleurs, je ne t’ai jamais appelée maman mais je t’appelais mère, comme je n’appelais pas mon père papa. Pourquoi ? D’où est venu cet usage ? Je l’ignore.»
Festival de la correspondance de Grlgnan, « Lettres de Belgique », du 3 au 7 juillet.