"Légendes, intrigues et médisances autour des archidupes" : la saga des empereurs du Mexique
De l’histoire pure et dure à la fiction : la saga des empereurs du Mexique.
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Publié le 24-08-2020 à 16h12
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C’est connu : davantage que les biographies des décideurs politiques tentés jusqu’à l’obsession par l’occupation du pouvoir, les vies des têtes couronnées passionnent davantage. Notamment parce que nombre d’entre elles sont considérées comme des modèles.
Peut-être sinon surtout parce que derrière une image parfois trouble - cf. Juan Carlos… pour prendre un exemple récent - émerge un sens du devoir et de la volonté de perpétuer les dynasties. Au fond, parce qu’ils sont nés, parfois malgré eux, pour… régner.
Si nombre de biographies de princes et de rois ne souffrent pas de controverses récurrentes, d’autres, des siècles plus tard, gardent des zones d’ombre. Et là, les historiens "pur jus" doivent compter avec des romanciers souvent très honnêtes dans leurs intentions. Même si d’une manière ou d’une autre, ils ont choisi leur camp.
Maximilien d’Autriche et Charlotte de Saxe-Cobourg, les éphémères empereurs du Mexique dans la seconde moitié du XIXe siècle, sont un tel couple hors normes. L’un comme l’autre connurent un sort tragique. Il a disparu fin juin 1867 devant un peloton d’exécution à Queretaro alors que Charlotte vécut encore 60 ans, mais plongée dans les affres de la folie. De quoi continuer à titiller la curiosité des amoureux de l’Histoire, celles et ceux qui se tiennent aux documents mais aussi leurs homologues tenté(e) s d’en livrer une dimension plus romancée.
De Napoléon II à Weygand
Sans parler des doutes sur l’ascendance habsbourgeoise de Maximilien et même sa condition sexuelle là où on évoque une descendance cachée pour Charlotte qui aurait donné la vie au futur général Weygand…
Peut-on jeter sérieusement des passerelles entre l’Histoire et la fiction ? La réponse est doublement oui. Elle est fournie par André Bénit qui est maître de conférences à l’Université autonome de Madrid. Ses recherches se focalisent sur ce thème et on lui doit aussi une thèse de doctorat sur l’impact de la guerre d’Espagne dans le monde intellectuel et littéraire belge.
Mais le triste sort des "archidupes" l’a pleinement interpellé. Au point de nous proposer près de 450 pages où il nous emmène dans la destinée peu commune de Maximilien et de celle que l’on appela Carlota au Mexique. À travers six chapitres bien charpentés, il nous transporte en permanence du récit historique au récit de fiction avec les historiens dont Laurence van Ypersele, Olivier Defrance ou Matthieu Longue, mais aussi d’autres écrivains dont moult Belges où l’on retrouve Janine Lambotte, Patrick Weber, Robert Goffin ou Liliane Wouters. Une immersion dans les réalités, mais aussi les mystères d’un couple hors normes à tous les égards…
"Légendes, intrigues et médisances autour des ‘archidupes’", André Bénit, Peter Lang, 438 pp, env. 62 €