Maïeur, fondateur et visionnaire
Même s’il n’y étudia pas, l’histoire de l’UCLouvain et de LLN se devaient de retenir le nom d’Yves du Monceau.
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Publié le 10-09-2020 à 18h01 - Mis à jour le 11-09-2020 à 18h01
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Ciel, que le temps passe vite… Le 2 février prochain, Louvain-la-Neuve aura - déjà (!) - un demi-siècle. C’est dire s’il est temps d’écrire les tenants et les aboutissants de sa genèse et de son expansion avec les témoins encore en vie de cette aventure humaine peu commune, née des conséquences d’un traumatisme peu glorieux. A savoir l’expulsion des francophones de l’Université catholique de Louvain par leurs frères de foi et de conviction flamands.
Un moment pénible suivi cependant d’une résurrection et d’un rebond exceptionnellement positif puisque la saga néolouvaniste a éminemment contribué au développement du Brabant wallon et plus encore de la Wallonie qui a pris son destin en mains. Les Éditions Academia mettent en exergue depuis quelques années le rôle des grands "acteurs pour l’Université" de Louvain sous la houlette de l’ancien recteur Marcel Crochet.
Un rêve qui devint réalité
Même s’il n’en fut jamais étudiant, Yves du Monceau de Bergendal joua un rôle décisif ici en ayant dès 1962 le dessein d’accueillir l’Alma Mater catholique dans la commune, puis ville, dont il avait ceint l’écharpe maïorale trois ans plus tôt.
Ceci donc, pratiquement dès que retentirent les premiers haineux "Walen buiten" dans la ville où l’université vit le jour cinq siècles et demi plus tôt…
La détermination et le jusqu’au-boutisme du bourgmestre d’Ottignies n’avaient pas de limites. Françoise Hiraux, archiviste à l’UCLouvain, le montre dans une biographie qui complète bien l’ouvrage-témoignage que du Monceau entendait laisser aux générations futures avant d’aller rejoindre en 2013 le paradis des grands Belges et (Brabançons) wallons !
Très logiquement l’autrice retrace aussi la vie de celui qui, au même titre qu’un Michel Woitrin, un André Oleffe ou un Raymond Lemaire, entrera dans l’Histoire comme les pères-fondateurs de la première ville nouvelle en Belgique depuis l’érection de Charleroi en 1666.
Mais du Monceau y crut d’emblée et montra comment une relativement modeste commune au sud de Bruxelles pouvait acquérir une réputation internationale. "Avancer, toujours" était en quelque sorte sa devise. Il y est parvenu en déployant comme dans ses autres engagements des trésors d’énergie, d’intuition et d’intelligence que l’historienne rapporte dans le détail.
Mais comme on l’a dit à l’entame de ce papier, c’était aussi encore une belle opportunité pour donner la parole à une série de personnalités politiques et universitaires sur leur vision du fondateur de LLN.
Bref, un livre qui vient à son heure, dont on oubliera quelques confusions de graphie ou de prénoms d’hommes politiques ainsi que d’un de nos anciens rédacteurs en chef qui se devraient d’être rectifiés dans une prochaine édition…
Yves du Monceau. Avancer, toujours Essai historique De Françoise Hiraux, 330 pp, Éditions Academia Prix env. 33 €