Comme chien, phoque et chat
De ces animaux de compagnie toujours prompts à nous surprendre et essentiels à la construction de l’enfant.
Publié le 09-10-2020 à 15h39 - Mis à jour le 06-01-2021 à 14h55
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Quel enfant ne rêve d’un compagnon de jeu, d’un ami fidèle, d’une boule de poils sur pattes ou d’une peluche grandeur nature ? Dès les premiers mois, du fin fond de leur relax ou du haut de leur chaise, ils tournent la tête, hissent le cou, se penchent dangereusement vers le plancher pour observer cet étrange animal qui se pavane au salon ou se couche sous la table de jardin. La petite héroïne de Jon Agee, elle, a fait son choix. Ce sera Un chien ou rien. Archi déterminée, elle se rend au refuge pour animaux, assurée d’y trouver son bonheur. Et à mille lieues d’imaginer que le vendeur va lui proposer une kyrielle d’espèces, du fourmilier au python, en passant par le wombat ou le poisson mort, mais point de chien à l’horizon. Rompu aux techniques de vente, le responsable de l’animalerie finira pourtant par la convaincre qu’un phoque réunit en lui toutes les qualités requises : loyauté, affection, intelligence, câlin, maladresse, courage…
Toute la fantaisie de Jon Agee, qui après des études de peinture, de sculpture et de cinéma à la Cooper Union School of Art de New York, s’est intéressé à la littérature jeunesse, convaincu, entre autres, par le travail et surtout le talent de Tomi Ungerer, se niche dans ce délice d’album. Lisibles et joyeusement naïves, ses illustrations, proches de l’enfance, se suffisent quasiment à elles-mêmes.
Ange et féroce
Il n’est pas aisé, en tout cas, de trouver le compagnon idéal. Car tout comme l’habit ne fait pas le moine, le nom ne fait pas le chat. Lequel peut s’appeler Belzébuth et s’avérer être le plus gentil du monde. Dès la naissance, celui-ci veillait déjà sur son petit maître. Longtemps, ils ont partagé les mêmes rêves, jusqu’à ce que l’un se mette à lire et l’autre à regarder par la fenêtre. Mais quand le chat manque une fête d’anniversaire, le garçon s’inquiète et rêve qu’il se fait avaler par un loup dans la forêt. Puis le matin, lorsqu’il l’appelle dans la forêt, il entend son miaulement avec soulagement.
Imprévisible, il arrivera que l’animal de compagnie disparaisse, s’effraye ou quitte son compagnon, pour mieux revenir ensuite dans ce livre qui, en peu de mots, mais en illustrations tantôt explicites, tantôt fantasmagoriques, raconte en ombres, en noir et blanc et en poésie, la relation, le temps qui passe, les chemins qui se séparent, les destinées qui s’éloignent et les personnalités qui se construisent.
Un album surtout de Jean-Baptiste Labrune et de Marine Rivoal qui, respectivement, avec une belle économie de mots et de magnifiques illustrations au pochoir susceptibles d’évoquer la douceur comme les coups de griffes, prouvent à quel point ils prennent les enfants en considération.
Un chien ou rien Album De Jon Agee, Albin Michel jeunesse, 40 pp., Prix env. 15 €. Dès 3 ans.

Un nom de bête féroce Album De Jean-Baptiste Labrune et Marine Rivoal, Rouergue, 48 pp., Prix env. 16 €. Dès 4 ans.
