Le vrai du faux de l’histoire de la franc-maçonnerie raconté avec beaucoup d’humour
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Publié le 19-11-2020 à 19h49
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Que ceux qui s’attendent, en ouvrant cet ouvrage, à tout savoir sur la franc-maçonnerie, cette société discrète (selon les maçons), voire secrète (selon les autres), rebroussent chemin. La franc-maçonnerie dévoilée signée Philippe Bercovici (au dessin), et Arnaud de la Croix (au scénario) est surtout consacré aux origines de cette société particulière. De sa naissance supposée en Écosse au 16e siècle, en passant par les compagnons du Tour de France, dont certains se réclament, aux Illuminati, en passant par l’odeur de complot qui entoure la franc-maçonnerie, les auteurs veulent expliquer pourquoi et comment elle est devenue ce qu’elle est. À travers le portrait d’une série de personnages, l’histoire de la maçonnerie nous est narrée. Les auteurs évoquent Robert Moray, le premier maçon, Jean-Théophile Désaguliers, celui qui, avec le pasteur Anderson, a codifié la maçonnerie contemporaine au début du 18e siècle lorsque la maçonnerie anglaise s’est fédérée en une grande loge de Londres. On y retrouve aussi Benjamin Franklin, Mozart, Mirabeau, Kipling, Abd El-Kader ou encore Adam Weishaupt. Ce dernier qui fonda les Illuminati parce que les frais d’adhésion à la maçonnerie étaient trop élevés pour lui.
Cet ouvrage amusant par sa forme - le trait de Bercovici est tellement attaché aux Femmes en blanc - et par le fond aussi parce que les choses sont racontées avec humour, essaie de démêler le vrai du faux. Et de remettre certaines choses à leur place, comme les Illuminati justement, ou encore le lien très léger, voire inexistant, entre maçonnerie et Templiers.
Maria Deraismes et Léo Taxil
Un focus aussi sur Maria Deraismes, qui fonda avec Georges Martin l’ordre international mixte du Droit Humain, et dont l’initiation par des hommes provoqua un scandale au sein du Grand Orient de France. On y retrouve encore un portrait d’Hugo Pratt, maçon actif, qui fit de son Corto Maltese un initié, dans Fable de Venise (1977). On y croise aussi Himmler, l’un des organisateurs de la "solution finale", qui était intimement persuadé que la franc-maçonnerie retenait des secrets importants.
Le portrait de Léo Taxil, faussaire ingénieux qui inventa un grand nombre de thèses encore défendues aujourd’hui par les adeptes du grand complot, est particulièrement intéressant à lire. C’est lui qui inventa de toutes pièces que les maçons adoraient les idoles sataniques.
Enfin, le dernier personnage présenté dans La franc-maçonnerie dévoilée est Tristan Bourlard, un maçon qui a réalisé un documentaire intitulé Le tour du monde en 80 loges et qui s’est penché sur la diversité de la maçonnerie dans le monde d’aujourd’hui. Comme une invitation, à ceux qui auront aimé cette bande dessinée, à poursuivre leur recherche sur la franc-maçonnerie.
Pour clôturer cette BD, un glossaire particulièrement fourni reprend de nombreux termes, symboles et gestes maçonniques.
La franc-maçonnerie dévoilée Bande dessinée De Philippe Bercovici et Arnaud de la Croix, Le Lombard, 240 pp. Prix env. 22,50 €, version numérique 9,99 €
