Jérôme Colin: “Le plus bouleversant, c’est de constater combien d’adolescents qui ont vécu si peu ont déjà tant souffert”

Pour écrire “Les dragons”, son troisième livre, le journaliste et romancier s’est immergé dans un hôpital psychiatrique. Édifiant.

Au moment de s’atteler à son troisième roman, Jérôme Colin savait qu’il voulait écrire une histoire d’amour entre adolescents et, surtout, qu’elle se situerait dans un cadre bien précis, celui d’un hôpital psychiatrique. “Les ados vont mal, mais c’est très peu incarné”, s’émeut l’auteur belge (Flawinne, 1974), père de trois enfants (23, 21 et 19 ans). Au sortir de la pandémie, les chiffres ont explosé. À la fin du livre, un éducateur s’alarme. “Les pathologies sont de plus en plus inquiétantes et surviennent de plus en plus tôt.” Tentatives de suicide à 13 ans, anorexies graves à 12 ans, phobies scolaires qui explosent. “Des centres sont pleins à craquer. Il y a trois mois d’attente, six mois parfois, voire un an à Paris, Lyon et Marseille”, détaille notre interlocuteur. Et pour la Belgique, les chiffres sont tout aussi affolants. “En Fédération Wallonie-Bruxelles, un enfant sur trois déclare avoir des troubles anxieux. Un enfant sur dix témoigne avoir déjà pensé au suicide.” Et tous ces enfants qui vont mal ne se retrouvent pas tous en institution.

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