Sous ses airs de Philip Mortimer, voici l'homme qui s'est installé sur le trône de la bd
Dès son arrivée à Bruxelles, Vincent Montagne a tout fait pour s’offrir les droits de "Blake et Mortimer", redevenu un des monuments de la BD.
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- Publié le 08-09-2023 à 21h30
- Mis à jour le 08-09-2023 à 21h19
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Barbe poivre et sel, regard vert, Vincent Montagne, 63 ans, s’est installé depuis quelques années sur le trône de la bande dessinée.
Cet homme, d’attache normande, mais qui connaît très bien la Belgique, préside aux dessinées du groupe Média-Participations, qui réunit notamment les maisons d’édition de bandes dessinées Dupuis, Dargaud et Le Lombard.
L'homme affiche d'évidents airs de ressemblance avec Philip Mortimer, le comparse de Blake dans les aventures très british créées par Edgard P. Jacobs. Des aventures et des héros longtemps prépubliés dans les pages du Journal Tintin édité… par Le Lombard, qui fête cette rentrée ses 77 ans.
À l’origine, le groupe Média-Participations fut fondé par son père Rémy Montagne, gravement blessé en 1940, résistant de la première heure, avocat d’affaires, catholique militant, patron de presse et même durant quelques mois secrétaire d’État dans un gouvernement de Raymond Barre sous la présidence finissante de Valéry Giscard d’Estaing.
Son fils Vincent, qui a six aînés, lui succédera à sa mort en 1991.
Avant de se lancer dans la vie professionnelle, Vincent Montagne passait ses étés en Afghanistan ou en Pologne pour des missions humanitaires. Il n’oubliait jamais la Provence, dans les vignes de son grand-père. Quelques années plus tard, il a conservé le goût de la terre, de la nature et du Luberon, où il possède une maison.
Après une maîtrise à Paris Dauphine et une première expérience professionnelle dans l’agroalimentaire à Toronto, au Canada, Vincent, jeune trentenaire, est envoyé en Belgique en 1987 pour diriger les éditions du Lombard tombées dans l’escarcelle du groupe Ampère (parce qu’installé dans la rue éponyme à Paris), précurseur de Média-Participations. Après Le Lombard, racheté en 1986, le groupe fera main basse sur la maison d’édition Dargaud en 1989.
Le grand coup de Vincent Montagne, c’est le rachat du groupe Dupuis à la CNP d’un certain Albert Frère. Avec ces trois phares de la BD, l’homme, qui refuse tous les signes extérieurs de richesse, s’installe à la tête de la bande dessinée européenne. Quelques années, quelques rachats (les éditions La Martinière et donc Le Seuil, en 2017) et quelques diversifications plus tard, il est à la tête du 3e groupe d’édition français.