Tout quitter pour une liberté absolue

Le Turc Ayhan Geçgin suit la longue marche d’un individu qui se dépouille de tout. C’est quand qu’il va où celui-là ? On se surprend à paraphraser le chanteur Renaud en suivant à la trace l’étrange personnage de La longue marche proposé par l’écrivain turc Ayhan Geçgin. Et la question s’impose jusqu’au bout du livre tant est interpellant le parcours de l’homme qui, un matin de printemps, délaissant sa maman vieillissante, quitte sans bruit sa maison et la ville où il a toujours vécu pour on ne sait trop où. Le sait-il lui-même ? Il a trente ans et pour tout bagage un portefeuille avec sa carte d’identité, un minimum d’argent et son harmonica… qui lui seront rapidement dérobés. Sans défense et désormais dépouillé de tout jusqu’à son identité, il erre droit devant lui, poussé par le désir de s’arracher à l’emprise économique et tyrannique de la société. Ce qu’il appelle une prison. Il dérive, observe les gens - D’où viennent-ils, Où vont-ils ? - dort dans une maison abandonnée, un cimetière, des parcs, fait des rencontres heureuses ou malencontreuses… L’estomac réclamant son dû, il récupère des "festins" dans les poubelles de supermarchés. Il se fait un ami mais le quitte aussi, ne voulant pas s’encombrer de nouveaux souvenirs. S’assoupissant sur un trottoir, il trouve, à son

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