«France Culture» provoque la fronde d'auditeurs

France Culture est dans la tourmente. Il suffit de parcourir la presse française, ou se balader sur certains sites internet (1), pour prendre la mesure du mécontentement engendré par la politique menée par Laure Adler, directrice de la radio publique française depuis 1999 et confirmée récemment dans ses fonctions par Jean-Paul Cluzel, nouveau PDG de Radio France.

Pierre-François Lovens

France Culture est dans la tourmente. Il suffit de parcourir la presse française, ou se balader sur certains sites internet (1), pour prendre la mesure du mécontentement engendré par la politique menée par Laure Adler, directrice de la radio publique française depuis 1999 et confirmée récemment dans ses fonctions par Jean-Paul Cluzel, nouveau PDG de Radio France.

Si ce mécontentement ne date pas d'hier, une interview accordée le 10 juillet au «Monde Télévision» par Laure Adler a (re) mis de l'huile sur le feu. Dans ce long entretien, la directrice de France Culture lève un coin du voile sur la grille de septembre. Laure Adler y confirme certains «virages» qu'entend négocier ou accentuer la chaîne culturelle de Radio France: prépondérance du direct (au détriment des émissions montées); ancrage accru à l'actualité (afin d'en faire une «RFI culturelle»); fin des producteurs «tournants» d'émissions; suppression d'émissions (comme les «Décraqués» qui, de l'aveu même de Mme Adler, donne à France Culture ses lettres de créativité...).

Ces propos ont relancé la fronde d'associations d'auditeurs de France Culture, lesquelles dénoncent avec colère la «logique de marchandisation» de la grille de France Culture. Accusation que Laure Adler réfute en bloc...

Le torchon brûle aussi au sein de la Maison ronde. Une soixantaine de collaborateurs de France Culture ont rédigé un texte anonyme où ils dénoncent «la mise en place d'une grille qui répond aux diktats de l'air du temps: réduction des émissions élaborées et priorité donnée au direct» . Pour eux, le projet piloté par Laure Adler serait ni plus ni moins que l'application d'une politique de «liquidation culturelle» ! Certaines associations sont également montées au front: l'Association des auditeurs de France Culture (AFC), le Rassemblement des auditeurs contre la casse de France Culture (RACCFC), l'Acrimed (observatoire critique des médias créé par des élèves de Pierre Bourdieu) ou encore Défense de France Culture (DDFC)

Cette dernière, animée par le compositeur Patrick Broguière, s'est d'ailleurs lancée dans une «interview schizophrénique» en réponse à Laure Adler qui vaut le détour.

On rappellera que depuis le lancement de Q-Music, en Flandre, il n'est plus possible de capter France Culture en Communauté française en hertzien. Seule solution: passer par le câble en espérant que votre «câblo» distribue France Culture.

(1) http://www.defensedefranceculture.fr.fm/, http://aafc.free.fr/, http://www.acrimed.org/.

© La Libre Belgique 2004

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