Patrick Bruel, l'ambassadeur du poker

Pas fier le Patrick en ce matin du 29 juillet 2006 dans sa chambre du célèbre hôtel Bellagio de Las Vegas. Il faut dire que, dans quelques instants, il ira s'asseoir à une table pour, des heures durant, tenter de passer le premier tour du World Series of Poker, championnat du monde de la discipline, dont le vainqueur repart avec les honneurs et 12 millions de dollars !

Hubert Heyrendt
Patrick Bruel, l'ambassadeur du poker
©D.R.

P as fier le Patrick en ce matin du 29 juillet 2006 dans sa chambre du célèbre hôtel Bellagio de Las Vegas. Il faut dire que, dans quelques instants, il ira s'asseoir à une table pour, des heures durant, tenter de passer le premier tour du World Series of Poker, championnat du monde de la discipline, dont le vainqueur repart avec les honneurs et 12 millions de dollars ! Redevenu anonyme dans la ville du jeu, celui que l'on présente souvent à tort comme le champion du monde de poker 1998 - il n'a en fait remporté qu'un événement annexe, qui lui a néanmoins rapporté quelque 224 000 dollars - ne fera finalement pas long feu...

A sa décharge, il faut dire que le nombre de joueurs n'a, depuis, cessé d'augmenter. S'ils n'étaient que 350 à s'inscrire au WSOP en 1998, soit une petite communauté où tout le monde connaît tout le monde, ils étaient 8 000 l'année dernière à tenter la chance, la plupart ayant gagné leur billet d'entrée (d'une valeur de 10 000 dollars) sur Internet. Difficile dès lors pour le chanteur de lire le jeu de ces amateurs attirés par ces vedettes du poker qui ont fait de leur vice un gagne-pain.

Si ce jeu de cartes tout simple fait aujourd'hui un tel tabac dans les soirées entre amis - qui, les uns après les autres, investissent dans ces mallettes de jetons parfois hors de prix (jusqu'à 200 €) - c'est bien entendu à cause de la multiplication des émissions de télévision. Mais la sauce a d'abord pris sur la toile où l'argent, indissociable du poker, reprend ses droits, sur des sites pas toujours totalement légaux. Ce qui a valu à Bruel quelques démêlés avec la justice pour avoir prêté son image à l'un d'eux...

Cela ne l'a pas empêché d'élargir son cercle de fans en tant que consultant de l'émission "World Poker Tour", qui connaît un incroyable succès (et dont BeTV diffusera la 4e saison tous les lundis à 22 h sur BeSports 1). Ce succès, elle le doit au fait que le "Texas Hold'em", la version aujourd'hui la plus populaire du poker, se révèle, grâce à une mise en scène soignée, un montage savant des meilleures mains, aux caméras cachées dans la table..., étonnement télégénique. Chez BeTV, on affirme que près de 23 pc des abonnés sont aujourd'hui accros ! Histoire d'appâter les autres, la chaîne propose donc ce soir en clair ce "Bruel, lost in Vegas" déjà parodié par les Guignols...

Pour les réalisateurs Thierry Demaizière et Alain Teurial, il ne s'agissait pas de tourner un documentaire sur le WSOP - les fondus risquent donc d'être déçus... - mais bien un portrait intimiste de la star. Ce qu'ils réussissent plus ou moins, Bruel acceptant, lors d'interviews improvisées dans une voiture ou sur un bateau, de se livrer à travers sa passion du jeu. Mais faire du poker une philosophie de vie, à laquelle il suffit d'appliquer une psychanalyse de bas étage pour découvrir la personnalité de quelqu'un, se révèle une approche rapidement limitée... Tout juste en apprend-on un peu plus sur l'absence de père et le besoin d'amour, sur scène comme à une table de poker, d'un Bruel tour à tour attachant, agaçant, mauvais perdant...

Ce docu s'inscrit néanmoins parfaitement dans cette déferlante qui envahit le pays. Pour preuve, le championnat de Belgique 2007, dont la finale se déroulera en novembre, connaît un vif succès, des centaines de joueurs s'étant déjà inscrits... En avant-goût, BeTV propose une courte émission consacrée à la finale de 2006, à travers le portrait de Daniel Dodet, le meilleur joueur belge ("100 pc Poker", dimanche 1er avril, BeSports 2, 17h45).

© La Libre Belgique 2007

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