Un rein à tout prix ?
Au Canada, tous les trois jours, une personne en attente d’un rein décède." "Le trafic d’organes est interdit en Inde. Malgré tout, on peut obtenir un rein au marché noir moyennant 60000 dollars." Au générique du Marché des organes humainsH H, la problématique est posée, d’emblée.
- Publié le 13-09-2011 à 04h15
- Mis à jour le 13-09-2011 à 11h38
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Correspondante à Paris Au Canada, tous les trois jours, une personne en attente d’un rein décède." "Le trafic d’organes est interdit en Inde. Malgré tout, on peut obtenir un rein au marché noir moyennant 60000 dollars." Au générique du Marché des organes humainsH H , la problématique est posée, d’emblée. Et la réponse apportée avec brio par Rama Rau. La réalisatrice, d’origine indienne, vit au Canada. En Amérique du Nord, elle rencontre Sandra, qui souffre d’insuffisance rénale. Les revenus de cette mère-célibataire ont été divisés par deux. Sous dialyse, elle a besoin d’un greffe, de préférence d’un donneur vivant. Sa maman, Christina, est prête à donner le sien. Mais, à cause d’une tension artérielle trop élevée, l’hôpital refuse. Seul espoir, la greffe. Ce qui peut prendre 10 ans. La mère et la fille de Sandra sont prêtes à tout, elles ont entendu parler de ces donneurs en Inde prêts, eux aussi, à donner leur rein pour améliorer leur vie. Ce serait un marché "gagnant gagnant"
La réalisatrice part donc en Inde où, rappelons-le, il est illégal de vendre des organes. Pourtant, un bidonville du sud du pays s’est tellement spécialisé dans ce trafic qu’il a été baptisé "Kidney Village", le village du rein. Praba a vendu le sien pour éponger des dettes. Sa mère, avant elle, l’avait fait. Une mutilation à laquelle ont recours les victimes du tsunami, qui ont été mal indemnisées, qui ont perdu leurs économies dans la catastrophe naturelle. Aujourd’hui, Praba va aider sa sœur Emma à vendre son rein au meilleur prix en jouant les intermédiaires, comme avec ses autres "clients". Emma doit payer les frais scolaires de ses enfants, à qui elle veut donner une meilleure vie que la sienne. Pour son rein, elle recevra 100 000 roupies (2 500 dollars) et pourra éponger sa dette de 70 000 roupies. Les patients occidentaux déboursent jusqu’à 85 000 dollars pour l’achat d’un organe. Ce sont les intermédiaires, les médecins, les trafiquants, les agences qui se graissent la patte au passage.
Au terme de cette enquête, dans un face-à-face sobre, mais fort, les deux familles se rencontrent. Et Sandra, entourée de sa mère et de sa fille, devra prendre la décision d’acheter un rein ou pas