The newsroom sonde le cœur de l’info

“The newsroom” était la nouveauté de la semaine dernière aux Etats-Unis. Une plongée au cœur du 4e pouvoir par Aaron Sorkin, père de “The West wing”.

Karin Tshidimba
The newsroom sonde le cœur de l’info
©hbo

Diffusée dimanche 24 juin à 22h sur HBO - l’une des meilleures chaînes du câble américain -, "The newsroom" était un peu attendue comme le messie. La "faute" à son créateur, Aaron Sorkin, qui a créé la série politique la plus brillante de l’histoire des Etats-Unis et, peut-être même, de l’histoire des séries tout court : "The west wing" ("A la maison blanche").

Scénariste de "The social network", Aaron Sorkin n’avait plus eu de grand projet pour le petit écran depuis 5 ans. Or sa nouvelle série s’installe justement dans les coulisses d’un programme d’info nocturne en perte de vitesse sur une chaîne câblée fictive, jadis très respectée, ACN. Suivez mon regard...

A la tête de ce programme, un présentateur ingérable aux manières de diva assoupie : Will McAvoy (alias Jeff Daniels) piqué au vif, et décidé à prouver qu’il n’est pas un "has been", lorsqu’il découvre qu’une nouvelle équipe tente de le mettre sur la touche...

Chacun des dix épisodes sera centré, apprend-on sur le site d’HBO, sur un événement réel et les interactions qu’il crée au sein d’une rédaction en pleine mutation. L’épisode 1 évoque ainsi l’explosion d’une plateforme pétrolière dans le Golfe du Mexique (avril 2010), info que les autorités veulent à toute force tenter de minimiser. "The show makes news cool" souligne l’acteur Dev Patel ("Slumdog millionaire"). Un vrai défi à l’heure où de plus en plus de chaînes confondent infos et spectacle.

"Aujourd’hui, la façon de nous présenter les choses relève plus du divertissement que de l’info, leur volonté dans "The newsroom" est de faire leur job convenablement et de rendre l’info populaire en traitant le public avec intelligence." En préparant sa série, Aaron Sorkin s’est dit "impressionné "de voir à quel point le milieu, toutes chaînes confondues, agissait le nez rivé sur l’audience. "Or, les chaînes du câble sont un secteur où 10000 personnes peuvent faire une grosse différence" souligne-t-il. C’est justement le pari de sa nouvelle série.

Sachant la propension naturelle de Sorkin à creuser là où cela démange, sa série bénéficiait d’une double attente initiale. Celle-ci a-t-elle été comblée et le public s’est-il montré enthousiaste ? En grande partie...

Si "The newsroom" a assurément un beau potentiel, du fond et du rythme (les dialogues fusent toujours aussi vite), le premier épisode (72 minutes) s’est révélé plus grandiloquent et donneur de leçons qu’il n’aurait dû. C’est le problème des grandes espérances. A force de se savoir attendu, Aaron Sorkin a parfois voulu trop en dire alors qu’il aurait été préférable de laisser les personnages agir et la caméra suivre. Après cet exposé de bonnes intentions (comment mieux informer les gens ? pourquoi la crise de la presse ?), le deuxième épisode se devra de plonger au cœur du sujet : la course à l’audience et la bataille des ego, les pressions politiques et financières, les dérives des chaînes en continu, la concurrence du net Autant de questions au cœur de notre époque que l’épisode pilote ébauche soigneusement. Provoquant forcément de nouvelles attentes...


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