La Seconde Guerre mondiale vue d’Oran
Trois copains. Un juif, un chrétien, un musulman. Ils ont une passion en commun, le foot, et vivent à Oran. Nous sommes en 1940. La Seconde Guerre mondiale résonne jusqu’en Algérie.
- Publié le 03-07-2012 à 04h15
- Mis à jour le 03-07-2012 à 08h18
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Correspondante à Paris Trois copains. Un juif, un chrétien, un musulman. Ils ont une passion en commun, le foot, et vivent à Oran. Nous sommes en 1940. La Seconde Guerre mondiale résonne jusqu’en Algérie. Et les échos qui parviennent de la métropole, et notamment la rafle du Vel d’Hiv’, prendront bientôt un autre relief sous ces latitudes Benjamin (Noam Morgensztern), Antoine (Alexandre Hamidi) et Kateb (Azdine Keloua) se retrouvent confrontés aux lois de Vichy. Le gouvernement abroge le décret Crémieux, qui accordait automatiquement la citoyenneté française aux juifs d’Algérie, depuis 1870. Benjamin perd donc sa carte d’identité française. Un sésame que Kateb, lui, n’a jamais pu obtenir. "Et pourquoi ton Crémieux a fait ce cadeau aux juifs et pas aux Arabes ?" lance ce dernier, en colère. L’amitié de ces trois-là résistera-t-elle aux bouleversements de l’histoire ? Parviendront-ils à dépasser les clivages qui séparent de manière croissante les trois communautés ?
Dans La Loi de mon paysH H , fiction de belle facture signée Serge Lascar, le réalisateur Dominique Ladoge s’attaque à cet angle inédit, rarement abordé par la fiction française, avec justesse, sans pathos. On adhère d’emblée à la connivence de ces trois étudiants aux portes de l’âge adulte, encore trop jeunes pour être enkystés dans des considérations religieuses et ethniques. La guerre va les précipiter dans la réalité, leur faisant quitter les rivages de l’insouciance, sans pour autant entamer complètement leur enthousiasme. Heureusement qu’il reste le terrain de foot pour oser croire encore à la fraternité. Et ces moments rares de partage, de liberté et de flirts dans les ruelles ou le long de la baie d’Oran.
On notera que les jeunes comédiens ont obtenu tous trois le prix du jeune espoir masculin au Festival de la Fiction de la Rochelle en 2010. Ils étaient bien entourés : Charlotte de Turck-heim (qui joue la mère de Benjamin) et Marthe Villalonga (Mémé Sema, la grand-mère) adoptent un jeu nuancé. L’émotion naît des faits, comme ce matin où les enfants juifs sont renvoyés chez eux, après les étudiants
Cette soirée programmée à l’occasion des cinquante ans de l’indépendance algérienne (le 3 juillet 1962) se poursuit à 22h15, avec la série documentaire "1962, de l’Algérie française à l’Algérie algérienne" (1/2). Dans ce film, Marie Colonna et Malek Bensmaïl, nés dans l’Algérie indépendante, font témoigner Français et Algériens sur la période chaotique qui sépare le cessez-le-feu du 19 mars de l’élection d’Ahmed Ben Bella à la tête du gouvernement algérien, le 25 septembre. A 23h15, le deuxième épisode d’une autre série de quatre documentaires, "Nos guerres d’Algérie", sera consacré à l’OAS.