Versailles ou le Grand Siècle
Louis XIV est l’incarnation d’un âge d’or mythique pour la France et sa culture. Le Grand Siècle s’est paré de talents aussi illustres que Molière, Lully, Racine, Corneille, Mansart ou Le Nôtre. En plus de 72 ans de règne, le Roi Soleil a déployé une majesté sans précédent. Et trouvé un écrin à la mesure de sa puissance : Versailles.
- Publié le 03-07-2012 à 04h15
Louis XIV est l’incarnation d’un âge d’or mythique pour la France et sa culture. Le Grand Siècle s’est paré de talents aussi illustres que Molière, Lully, Racine, Corneille, Mansart ou Le Nôtre. En plus de 72 ans de règne, le Roi Soleil a déployé une majesté sans précédent. Et trouvé un écrin à la mesure de sa puissance : Versailles.
Pour le premier des neuf numéros de Secrets d’histoireH H de cette 4e saison estivale, Stéphane Bern et ses équipes ont investi le château, dans ses moindres recoins. Un lieu que le journaliste connaît intimement pour y avoir servi de guide à l’adolescence. "C’est une émotion incroyable d’avoir la galerie des glaces pour soi quand on tourne, ou la chapelle royale, avec le son de l’orgue. On me laisse circuler, je connais la maison depuis longtemps, c’est magique. J’aimerais faire ressentir cette magie, qu’elle transparaisse à l’écran. Montrer qu’il y a des rituels. La chambre du roi est au centre du palais. Il y a quelque chose du domaine du religieux."
Pour cette balade studieuse mais néanmoins enchanteresse, l’animateur a eu recours aux lumières de Joël Cornette, Jean-Christian Petitfils, Olivier Chaline, Lucien Bély ou Simone Bertière. Ces historiens nous content le règne de Louis XIV jusque dans les aspects les plus prosaïques. On apprend comment le roi vivait et mangeait, quelle santé il avait, son goût pour les pierres précieuses, pour l’art et les femmes. Comme l’on s’attarde longuement sur la manière dont il faisait la guerre et asseyait son pouvoir.
Ainsi se dessine un portrait souvent inattendu du plus prestigieux des rois de France. "Louis XIV a formé l’Hexagone et nous offert le plus beau cadeau pour notre balance des paiements, puisque Versailles est le monument qui attire le plus de fonds privés et est un des plus visités au monde. Tout a été remeublé avec le mécénat français et américain", précise Stéphane Bern, très attaché à la "géographie de l’histoire. C’est beaucoup plus fort de raconter la vie d’un personnage in situ. Vous êtes porté par les lieux où s’est produit tel ou tel événement. Par exemple, j’ai voulu tourner une scène dans le cabinet du roi, parce que le pouvoir régalien de la diplomatie présidentielle vient du moment où Louis XV a décidé qu’il aurait son petit cabinet secret où il ferait sa diplomatie pour remettre son beau-père sur le trône de Pologne. Ce qui m’intéresse, ce sont ces passerelles entre hier et aujourd’hui."
Affichant sa liberté dans le choix des personnages historiques, Stéphane Bern ne s’est vu refuser par France 2 qu’Isabelle II d’Espagne, "parce que c’est une histoire horriblement compliquée. En fait, il y a plus de choses à raconter sur Isabelle la Catholique, et j’ai adoré tourner à l’Alcazar de Séville. J’ai aussi adoré l’émission sur Victor Hugo. Je ne m’imaginais pas que ses maisons à Paris et à Guernesey étaient dans un tel état de conservation. C’est un patrimoine merveilleux à protéger."
"Secrets d’histoire" se concentrera ensuite sur Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile, le duc d’Aumale, Soliman le Magnifique, Christine de Suède, Louis XV et Marie Leczinska et enfin Talleyrand. "On dit que j’aime les rois, les reines, les chefs d’Etat, mais j’aime les personnages de l’ombre. Ma nature me pousse vers ceux qui tirent les ficelles, comme Talleyrand. J’ai aussi envie de connaître Fouchet, Mazarin, Richelieu, comme Fouquet l’an dernier", conclut Stéphane Bern. Que l’on retrouvera à la rentrée, tous les deux mois, avec ce magazine de prestige.
CG, à Paris