Birmanie : à qui profite le tourisme ?

Depuis dix-huit mois, la junte militaire birmane semble desserrer un peu l’étau qui étouffe le pays depuis 50 ans. L’opposante et Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi est entrée, ce printemps, au Parlement, après avoir été assignée à résidence pendant quinze ans. Du coup, les barrières psychologiques sont tombées pour les touristes avides de découvrir les trésors de la Birmanie. Pas moins d’un demi-million de visiteurs sont attendus cette année, soit deux fois plus qu’il y a un an.

C. G.

Depuis dix-huit mois, la junte militaire birmane semble desserrer un peu l’étau qui étouffe le pays depuis 50 ans. L’opposante et Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi est entrée, ce printemps, au Parlement, après avoir été assignée à résidence pendant quinze ans. Du coup, les barrières psychologiques sont tombées pour les touristes avides de découvrir les trésors de la Birmanie. Pas moins d’un demi-million de visiteurs sont attendus cette année, soit deux fois plus qu’il y a un an.

Une aubaine pour les voyagistes, birmans ou étrangers, comme ce Français installé il y a 17 ans, que Dorothée Frénot et Sylvain Pierron ont suivi, pour "Envoyé Spécial". En quête de sites inédits à visiter, ce professionnel du tourisme nous emmène dans des régions jusqu’ici interdites aux étrangers, à la découverte de temples et de pagodes méconnues.

Des touristes français servent encore de témoins dans Un été birman ? H H, reportage nuancé, qui soulève les bonnes questions : Comment accroître le tourisme sans dénaturer le pays ? Comment préserver un patrimoine de l’humanité comme Bagan, retiré de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco parce que l’essentiel des aides destinées à le restaurer était capté par les généraux ? Et, surtout, à qui profite cette manne touristique ?

Sans jamais se départir de leur esprit critique, les reporters font notamment parler un journaliste local sous couvert d’anonymat. La timide ouverture à laquelle on assiste depuis quelques mois est entièrement orchestrée par les militaires, qui continuent à tirer les ficelles du business. Affaires et politique sont encore étroitement liées. "Il faut être proche du gouvernement pour faire du business", confirme un investisseur français qui a planté des vignes en Birmanie.

En se concentrant sur le tourisme, et en prenant l’exemple des femmes girafes de l’ethnie Padong, qui sont exploitées, telles des bêtes de foire, pour vendre l’artisanat local, ce sujet en dit long du chemin qu’il reste à parcourir sur le chemin chaotique de la démocratisation.

Un autre sujet, plus décalé, s’intéresse au bonheur extrêmement relatif des "poissons du bout du monde", et aux vacances très particulières des aquariophiles, qui rapportent dans leurs bagages des espèces exotiques. Où l’on suit des initiés traquer dans les rivières de Thaïlande le betta ferox, un petit poisson à la gorge bleue dont les mâles incubateurs portent les œufs dans leur bouche. C’est aussi dans ce pays que des paris d’argent sont organisés autour des combats de poissons

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