Le Figaro ne changera pas de bord
Le départ d’Etienne Mougeotte, directeur des rédactions du Figaro depuis 2007, a été annoncé ce jeudi matin. Les rumeurs sur son successeur allaient bon train. C'est finalement Alexis Brezet qui est nommé, dans la droite ligne du quotidien.
- Publié le 12-07-2012 à 11h11
- Mis à jour le 12-07-2012 à 11h43
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Le départ d’Etienne Mougeotte, directeur des rédactions du Figaro depuis 2007, a été annoncé ce jeudi matin. Les rumeurs sur son successeur allaient bon train, trainant dans leur sillage la question du positionnement du quotidien, clairement pro-sarkozyste ces dernières années. Une orientation assumée salutaire dans un marché de la presse écrite en crise : le titre a augmenté sa diffusion depuis l’arrivée d’Etienne Mougeotte au boulevard Haussmann et le site Internet du journal est le premier site d’information de l’Hexagone avec 9,9 millions de visiteurs uniques en mai dernier.
Certains parlaient de Christophe Barbier, actuel rédacteur en chef de L’Express ("ni de droite ni de gauche, il est au-dessus de la mêlée", selon ses propres termes) pour reprendre le flambeau. D’autres citaient le nom de Alexis Brézet, déjà dans la maison en tant que directeur de la rédaction du Figaro Magazine et dons les éditos sont viscéralement ancrés dans les thématiques droitières. Et c'est en effet lui dont la nomination a été avalisée par le comité éditoriale ce jeudi, le groupe optant pour la continuité.
Pour le plus grand plaisir des journalistes, qui pourront continuer à s’en donner à cœur joie: rencontré au soir du second tour de l’élection présidentielle, Luc de Barochez, directeur de la rédaction du Figaro.fr commentait l’arrivée d’un président de gauche pour un journal d’opinion de droite : "C’est plus amusant pour les journalistes d’avoir son champion dans l’opposition. Cela permet de dire des choses un peu plus acerbes et avec plus de liberté", se réjouissait-il.
Rapidement, d'autres intérêts avaient été cités comme raison de ce changement potentiel de ligne éditoriale: on sait depuis longtemps que le groupe Dassault, propriétaire des avions de combat Rafale, a du mal à écouler son stock hors des frontières hexagonales et compte beaucoup sur l’État français. Il n'en fallait pas plus au Point.fr pour aborder en filigranes la nécessité du groupe de rester en bons termes avec le nouveau locataire de l’Élysée.