11 h sur France Inter, case mortelle
"On va tous y passer !" Drôle de titre pour ce nouveau programme hebdomadaire de France Inter, de 11 h à 12 h 30 A moins qu’il ne s’agisse d’un titre prémonitoire. Stéphane Bern et Isabelle Giordano ont déjà trépassé dans cette case divertissement de la station de Radio France. L’un après avoir joué au "Fou du Roi", durant 11 ans. L’autre après avoir été priée par Philippe Val, en juin, de quitter le studio 106 où était enregistré "Les affranchis" au terme d’une unique saison.
Publié le 30-08-2012 à 04h15
"On va tous y passer !" Drôle de titre pour ce nouveau programme hebdomadaire de France Inter, de 11 h à 12 h 30 A moins qu’il ne s’agisse d’un titre prémonitoire. Stéphane Bern et Isabelle Giordano ont déjà trépassé dans cette case divertissement de la station de Radio France. L’un après avoir joué au "Fou du Roi", durant 11 ans. L’autre après avoir été priée par Philippe Val, en juin, de quitter le studio 106 où était enregistré "Les affranchis" au terme d’une unique saison.
En remplacement, le directeur de France Inter a fait appel à Frédéric Lopez, le fameux présentateur de "Rendez-vous en terre inconnue" sur France 2. Mais au fond, son concept ne diffère pas de celui de ses prédécesseurs. La kyrielle de chroniqueurs se rêve toujours aussi drôle ou méchante pour donner un peu de relief à un maître de cérémonie complaisant, chargé de favoriser la promotion de son invité. La seule nouveauté, l’audace peut-être, c’est de vouloir accorder une place à des personnalités n’appartenant pas au sérail médiatique. Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain et journaliste accompagnait le comédien Kad Merad pour essuyer les plâtres, lundi. L’écrivain Amélie Nothomb était invitée avec Michelle Barrière, historienne de la gastronomie, pour la deuxième émission. Et Marc Lachièze Rey, astrophysicien, théoricien et cosmologue se retrouvait, hier, aux côtés de la comédienne Marie-Anne Chazel.
Hélas, ce trop-plein d’intervenants ne produit qu’un brouhaha d’idées avec ces propos lancés comme des fusées et qui font des flops, ces chroniqueurs monopolisant le débat et réduisant en miette des échanges bruyamment applaudis. Un chroniqueur sort du lot, Chris Esquerre, remarqué sur Canal + pour son humour irrésistiblement absurde, hors du temps. Le Belge Alex Vizorek, arrivé mercredi, pourrait tirer son épingle du jeu avec sa plume alerte. Comme ses compatriotes, il a été recruté en France pour cette aptitude à ne pas s’autocensurer, ce côté "décalé" comme aiment à le rebaptiser les Français. Walter, un autre Belge qui officiait auprès de Michel Drucker sur Europe 1, devrait le rejoindre bientôt.
"Ils y passeront tous parce qu’ils ont le savoir et la formidable épopée de l’humanité à conter ! Avec profondeur et légèreté, les seuls mots d’ordre sont humeur, autodérision et curiosité. Car la seule chose qui met d’accord les utopistes et les cyniques sur notre existence d’homo sapiens : c’est qu’on va tous y passer !", s’enthousiasmait France Inter. Désespérée, cette émission du Néandertal en devient désespérante.
