Corinne Boulangier: "Apporter sens et bonheur"
Tombée dans la marmite audiovisuelle un peu par hasard, Corinne Boulangier est désormais appelée à s’en extraire et y préparer une recette originale, avec l’espoir que celle-ci se révèlera "magique" pour les audiences de La Première, radio RTBF en perte de vitesse si on en croit les derniers sondages.
Publié le 06-03-2013 à 04h15 - Mis à jour le 06-03-2013 à 10h51
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Tombée dans la marmite audiovisuelle un peu par hasard, Corinne Boulangier est désormais appelée à s’en extraire et y préparer une recette originale, avec l’espoir que celle-ci se révèlera "magique" pour les audiences de La Première, radio RTBF en perte de vitesse si on en croit les derniers sondages.
"Je n’arrive pas avec une grille prédéfinie, mais avec une vision, explique-t-elle. Je voudrais apporter du bonheur et du sens. Il est fondamental qu’une radio de service public comme La Première donne des clés de lecture, des réponses à ce monde complexe dans lequel nous évoluons". La radio devrait, à ses yeux, "conjuguer le plaisir de comprendre mais aussi celui de se retrouver". Un vrai défi alors que La Première est jugée "trop sérieuse" par certains. "On va identifier les chantiers prioritaires afin de reclarifier la ligne de La Première" qui a souffert de la disparition inopinée de son patron, Jean-Pierre Hautier, en octobre dernier.
Rencontres avec les équipes, réunions de coordination et d’édition sont donc inscrites en tête de son agenda pour les jours à venir. Avec notamment un point consacré aux nouveautés de la rentrée : "Le Grand Mag" et "O positif". "Il nous a manqué un capitaine pour mener à bien cette réforme", insiste Francis Goffin, directeur des radios de la RTBF.
Profil : journaliste culturelle
Désignée le 22 février dernier, Corinne Boulangier a pris ses fonctions ce lundi, prenant la succession de celui qui fut son mentor en radio et lui a permis de renouer avec ses premières amours. Car si le public de la RTBF la découvre à la présentation de "Génies en herbe", la jeune licenciée en philologie romane avait commencé par rêver de théâtre à l’IAD. "C’est La Première et Jean-Pierre Hautier qui m’ont permis de revenir au journalisme culturel. J’avais envie de rendre à la chaîne ce qu’elle m’a apporté. Je n’aurais remis ma candidature pour aucune autre chaîne."
Enchaînant "Le Classique des classiques", "Culture Club" et la présentation du "Reine Elisabeth" en télévision, présidant le prix Première depuis 2006, Corinne Boulangier se forge une réputation de "Madame Culture" qu’elle viendra, elle-même, nuancer dès 2010 avec le lancement de l’émission patrimoniale "Ma terre" et ensuite radiophonique "Nuwa". Ces deux programmes traduisent ses réflexions et préoccupations concernant l’environnement, sa préservation, et le développement durable.
"Enthousiasmer et entraîner les équipes", voilà une autre facette du métier que Corinne Boulangier a découverte en tant que productrice de "Ma terre". Si elle présentera le numéro de fin avril et peut-être celui de fin mai, l’émission devra ensuite se doter d’un nouveau visage. "Autant profiter de mon départ pour redynamiser l’émission. On était déjà en plein redéploiement. Je vois cela comme une opportunité pour l’équipe de repartir avec un nouveau souffle."
"Je ne vais pas m’effacer complètement de l’antenne, précise-t-elle cependant. Pour que mon image puisse servir utilement La Première et puis, je serais malheureuse si je devais renoncer à tout contact avec le public".
Pour l’instant, afin de se consacrer à sa nouvelle tâche, elle cédera le micro de "Nuwa" à Fabrice Lambert dès la semaine prochaine. "Au moins jusqu’en juin. Jusqu’ici, j’avais une occupation très éparpillée avec "Nuwa", "Ma terre", le "Reine Elisabeth", le prix Première. Je vais me concentrer sur La Première."
Regards sur la société
Si certains ajustements de la grille seront nécessaires "en collaboration avec les équipes", en prévision de la rentrée de septembre, un projet lui tient particulièrement à cœur. "Aujourd’hui, ce qui me passionne, c’est le monde tel qu’il va. J’aimerais voir dans la grille une émission qui prenne le pouls des changements et mutations en cours. Voir vers quoi tout cela s’ouvre, les révolutions arabes, les changements économiques, etc." Des questions de société qui guideront ses premiers pas de patronne de chaîne.
"A titre personnel, je suis très heureux du choix du CA. Corinne est une personnalité inspirante, de caractère, et puis, il n’y avait plus de femme au sein de la direction. Jean-Pierre Hautier était connu et apprécié du public, Corinne s’inscrit dans cette même veine, souligne Francis Goffin. On s’est fixé deux saisons, à partir de septembre, pour porter plus haut les couleurs de la chaîne, l’objectif n’est pas une course à l’audience. On ne va pas tout casser et tout refaire". Face à ce défi, Corinne Boulangier se dit "déterminée. Une fois le cap décidé, je foncerai".