Le sexe et la couleur de peau des médias changent

La part de femmes apparaissant au petit écran, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, atteint 36,88%, contre 63,10% pour les hommes et 0,02% pour les transsexuels, transgenres ou travestis.

BELGA
Le sexe et la couleur de peau des médias changent

La part de femmes apparaissant au petit écran, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, atteint 36,88%, contre 63,10% pour les hommes et 0,02% pour les transsexuels, transgenres ou travestis, ressort-il du baromètre 2013 du Conseil supérieur de l'Audiovisuel présenté vendredi. La présence des femmes à la télévision a tendance à légèrement augmenter depuis la mise en place du baromètre en 2011. Si on exclut une émission d'AB4 diffusant des photos de jeunes femmes dans des annonces de rencontres, "la proportion de femmes à l'écran en 2013 redescend à un résultat très similaire au baromètre 2012, qui reste supérieur de près de 2% au résultat de 2011", précisent les auteurs de l'étude.

La proportion de femmes présentes dans l'information n'atteint que 32,2% mais est en légère augmentation depuis 2011. Quatre journalistes-animateurs sur dix sont des femmes. Dans le divertissement, plus de six intervenants sur dix sont des femmes. Mais dans le sport, la proportion de femmes n'atteint pas 10%. "Hors événement ponctuel, les femmes sont très majoritairement exclues de l'actualité sportive", relève le CSA.

Sur les 57.310 intervenants encodés et dont l'origine a pu être déterminée, 17% ont été "vus comme non-blancs", contre 14% en 2012 et 10,3% en 2011. La proportion d'individus vus comme "arabes" a légèrement cru depuis 2011. Cette hausse peut s'expliquer pour 2012 par l'actualité dans les pays arabes et pour 2013 par les réactions au film "L'Innocence des musulmans", selon le CSA. C'est dans le sport que le pourcentage d'individus "vus non-blancs" est le plus élevé (25,3% en 2013).

En ce qui concerne la catégorie socio-professionnelle, la surreprésentation des professions intellectuelles et scientifiques dans l'ensemble des programmes étudiés s'est renforcée en 2013. 42,7% des intervenants apparaissant à l'écran et dont la catégorie socioprofessionnelle a pu être identifiée, exercent une telle profession, contre 0,09% qui sont retraités.

En matière d'âge, 44% des personnes intervenant à l'écran sont âgées de 19 à 34 ans. Les personnes âgées de 65 ans et plus sont près de 4,5 fois moins présentes dans l'échantillon de programmes (3,74%) que dans la société (17,16%). Le pourcentage des moins de 12 ans à l'écran n'atteint pas 8% alors qu'ils représentent près de 15% de la société.

L'échantillon du baromètre 2013 s'étend du 12 au 18 septembre 2012. Au total, quelque 63.568 intervenants et 2.904 programmes ont été répertoriés pour ce nouveau baromètre. Une personne est considérée comme intervenant lorsqu'elle apparaît à la télévision en prenant ou non la parole, si on l'entend sans être visible ou enfin si elle est évoquée mais n'est pas présente à l'écran.

"Le changement est en marche, même s'il est lent"

A l'occasion de la présentation vendredi du baromètre 2013 du CSA en matière de diversité et de la troisième publication du panorama des bonnes pratiques pour l'égalité et la diversité dans les médias audiovisuels, la ministre de l'Audiovisuel Fadila Laanan a estimé que "le changement était en marche". Elle a toutefois reconnu qu'il était lent. Elle s'est réjouie de la présence accrue des femmes et des personnes d'origine étrangère à la télévision au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sur base des résultats des baromètres du CSA mis en place en 2010.

Le comité de pilotage du Plan diversité-égalité dans les médias audiovisuels, qui comprend l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, le Centre pour l'égalité des chances, le CSA ou encore l'Association des journalistes professionnels, estime que la question de l'égalité et de la diversité à l'écran est aujourd'hui à l'agenda des médias.

En vue de la troisième publication du panorama des bonnes pratiques, le comité de pilotage a soumis à des éditeurs des plans de diversité en entreprise et des règlementations existant à l'étranger pour qu'ils les confrontent à leur quotidien. "Dans la rédaction, malgré la crainte de se voir imposer des choses, il y a eu une prise en compte de la diversité (...)", a commenté vendredi le directeur de l'information de la RTBF, Jean-Pierre Jacqmin.

Le directeur général de Télé-Bruxelles, Marc De Haan, a estimé que sa chaîne figurait parmi les bons élèves, tout en ajoutant qu'il avait peu de mérite puisque Télé-Bruxelles ne faisait que refléter la diversité de la population bruxelloise. "Mais nous avons tout de même une volonté éditoriale", a-t-il précisé, avant d'énumérer une série d'émissions consacrées aux personnes d'origine étrangère, aux jeunes de quartiers et à l'handicap. En matière de recrutement, il a souligné qu'il y avait peu de candidats issus de la diversité alors que la sélection est impitoyable surtout dans le contexte de crise actuel.

Alors qu'à Télé-Bruxelles et Télé-Mons Borinage, les personnes "vues comme non blanches" représentent plus d'un quart des individus présents à l'écran, elles ne représentent que 10% sur TV Com, d'après le baromètre 2013 du CSA. "La région du Brabant wallon est disparate et il n'y a pas de métropole. Il n'est donc pas facile de mettre en oeuvre la diversité dans le Brabant wallon", a déclaré Max Zimmerman, rédacteur en chef de TV Com.

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