Le zoom du jour

Fiction. France 2, 20 h 45.

*Les mains de Roxana

Fiction. France 2, 20 h 45.

Roxana Orlac est une violoniste de renommée internationale. Pour aller au bout de sa dévorante passion, elle a négligé son mariage et délaissé sa fille, Mina, dont l’éducation a été assurée par la sœur de Roxana, Elena, et par les nounous qui se sont succédé. Le destin de Roxana prend une tournure radicale à la suite d’un accident qui la prive de l’usage de ses deux mains. Les os, les muscles, les tendons, tout a été écrasé. La violoniste ne voit comme issue qu’une pose de prothèses, solution proposée par le Dr Bremmer, un vieil ami de son père. Jusqu’à ce qu’un autre chirurgien, le Dr Christiansen, lui suggère une double greffe qui lui rendrait sa liberté de mouvement.

Bremmer a beau mettre en garde Roxana et Elena (qui est aussi l’impresario de sa sœur) contre les méthodes controversées de Christiansen, la violoniste tente la greffe et décide, dans le même temps, d’abandonner sa carrière pour se consacrer à sa fille. L’opération est miraculeuse mais, bientôt, d’angoissants phénomènes surgissent dans la vie de Roxana. Elle se sent possédée par ces mains étrangères, est saisie de pulsions agressives, et souffre d’absences. Des "trous noirs" pendant lesquelles elle pourrait avoir commis des actes irréparables.

Adaptée du roman de Maurice Renard "Les Mains d’Orlac", par le scénariste et réalisateur Philippe Setbon, cette fiction, rebaptisée "Les Mains de Roxana", ose s’aventurer franchement dans le genre fantastique. Philippe Setbon (qu’on a connu plus inspiré) ne tisse pas toujours son ouvrage avec finesse (le dénouement est grotesque). Il offre peu de nouveauté du côté des effets spéciaux. Mais il parvient tout de même, séquence après séquence, à installer un climat inquiétant. Il peut également s’appuyer sur le jeu à part de Sylvie Testud ou sur la présence de comédiens tels que Jean-Marie Winling, alias Bernard Christiansen, Micky Sebastian, qui incarne Elena Orlac, ou Sylvie Granotier en psychothérapeute pratiquant l’hypnose.

Philippe Setbon se promène habilement à la frontière entre le fantasme et la réalité, entre la manipulation et le trouble réel provoqué par la greffe de tissus étrangers. Dommage qu’il ne pousse pas plus avant cet aspect des choses - le plus intéressant. Il ne tient pas davantage la note dans ce qui s’apparente à un thriller psychologique, cette fiction ayant une fâcheuse tendance à se disperser (c’est encore trop souvent le cas dans les productions hexagonales), et à se perdre dans un récit policier inabouti ou des séquences de séduction larvée entre le policier qui mène l’enquête et la violoniste dont il est l’un des fans.

Si l’on laisse de côté les invraisemblances et un scénario éparpillé, on prendra tout de même un certain plaisir à cette nouvelle incursion dans le genre fantastique.

C. G.

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