Libération a 40 ans et lance son Libé Weekend

Quatre décennies après son lancement en 1973, ce qui reste la caractéristique fondamentale de Libé "c'est la liberté, une liberté qui n'existe nulle part ailleurs", estime Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction et journaliste à Libé depuis plus de 20 ans.

Pour le président du directoire Nicolas Demorand, 42 ans, "le magnétisme du titre est intact chez les journalistes, y compris chez plus jeunes qui ont endossé l'histoire de Libé".

"Libération, c'est un esprit frondeur, qui se retrouve dans le plaisir de la titraille et dans un regard sérieux sans se prendre au sérieux, on ne s'interdit rien, du moment que ça apporte quelques chose", renchérit Rousselot.

Le quotidien lancé sous le haut patronage de Jean-Paul Sartre fête ses 40 printemps en ponctuant l'année d'initiatives éditoriales et culturelles.

Libé a notamment proposé pendant l'été plusieurs séries, basées sur ses archives ou traitant les évènements, année après année, sous l'angle "et si...", transformant l'histoire en fiction.

Libé a également offert a ses lecteurs en février dernier un fac-similé des quatre pages fondatrices de 1973, lançant l'aventure du seul quotidien qui a survécu à cette époque.

Depuis les années 1970, le Quotidien (1974/1996), Le Matin de Paris (1976/1986), mais aussi J'Informe, Paris Ce Soir, Le Journal, Infomatin, Le Temps de la Finances (etc.), ont disparu les uns après les autres, parfois au bout de quelques mois seulement.

Plusieurs ouvrages consacrés à Libération paraissent cette année, notamment un beau livre chez Flammarion annoncé pour le 2 octobre et, cette semaine en librairie, un récit riche d'anecdotes, retraçant la période 1973-1981 sous le titre "Libération, un moment d'ivresse" (Fayard) écrit par Alain Dugrand, écrivain-journaliste et l'un des protagonistes du lancement de Libé.

Dans l'espoir de relancer ses ventes, en repli de 11% en 2012/13, avec une diffusion France payée moyenne de 108.715 exemplaires, Libé va proposer à partir de samedi une édition week-end étoffée.

"Les journaux du week-end ont une importance décisive, une offre de fin de semaine peut ramener les lecteurs vers les kiosques et les encourager à racheter le journal en semaine", explique M. Demorand.

"On constate parmi les nouveaux usages que les 25/40 ans, grands consommateurs d'infos gratuites, viennent vers le payant le week-end, donc on veut redonner le goût du papier par le week-end", selon Fabrice Rousselot.

Cette édition week-end, 64 pages, sera découpée en quatre "Univers", Actualité, Idées, Culture et Mode de vie baptisé Next, en miroir au supplément mensuel. De fait le déroulé du journal alterne papiers longs et courts; pages de quotidien et "grand format" sur une double, voire trois pages.

A l'image du quotidien, la Une sera liée à l'actualité et l'évènement traité en début de journal, mais cette fois sur 8 pages comprenant analyse, enquête et reportage.

La séquence "Actu", qui comprendra l'économie, sera construite sur le même modèle, papiers courts/papiers longs, tout comme la séquence "Idées" qui en revanche adoptera une typologie distincte en recourant à l'italique.

La partie Next comportera quant à elle un guide culturel, imaginé en "extérieur/intérieur", avec sorties d'un coté (expo, ciné, théâtre, concert...) et activités casanières de l'autre (livres, musique, DVD, jeux vidéo...).

La double page centrale sera occupée par une photo plein cadre, sobrement légendée.