CSA : Demande d'audition du patron de la RTBF suite à "Sans Chichis"
Il s'agit notamment pour le CSA de voir comment la RTBF va rétablir un équilibre politique au niveau de ses programmes de divertissement vis-à-vis des autres partis francophones que le PS.
Publié le 13-01-2014 à 17h24 - Mis à jour le 17-01-2014 à 06h16
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Selon nos infos non-officiellement confirmées à ce stade, lors du bureau de CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), réuni ce lundi matin, une demande a été émise afin d'obtenir l'audition de Jean-Paul Philippot, administrateur-délégué de la RTBF, suite à la diffusion de l'émission de divertissement "Sans Chichis" la semaine dernière.
Le Premier ministre Elio Di Rupo était l'invité de cette émission au cœur d'une polémique politico-médiatique depuis plusieurs jours. Le MR, d'abord par la voix de son président Charles Michel, ensuite par celle du vice-Premier libéral Didier Reynders (La Libre de ce lundi matin), ont dénoncé ce qu'ils estiment être une sorte de faveur politique faite par la RTBF au PS et à Elio Di Rupo en particulier. D'où cette demande émanant des représentants du MR, du CDH et d'Ecolo au sein du CSA : que le président du CSA lance une procédure d'instruction à l'égard de la RTBF et que Jean-Paul Philippot soit auditionné dans ce cadre.
Il s'agit notamment pour le CSA de voir comment la RTBF va rétablir un équilibre politique au niveau de ses programmes de divertissement vis-à-vis des autres partis francophones. A ce stade, l'instruction n'a pas encore été officiellement acceptée par les instances du CSA, selon nos informations.
Pour rappel, la semaine dernière, le CSA avait estimé que l'apparition du Premier ministre Elio Di Rupo dans l'émission "Sans Chichis" n'allait à l'encontre d'aucune règle particulière. "Nous ne sommes pas en période électorale, il n'y a donc aucune violation du côté de La Deux", avait indiqué vendredi le président du CSA, Dominique Vosters.
La RTBF déplore l'amalgame et rappelle l'indépendance de ses rédactions
La RTBF a souhaité rappeler lundi que "l'invitation faite à un homme ou une femme politique pour une émission ne relevant pas du champ de l'information est possible et est régulièrement lancée, en télévision comme en radio". Depuis l'apparition, jeudi, du Premier ministre Elio Di Rupo dans l'émission "Sans Chichis" sur la Deux, les critiques ont fusé de la part des deux figures de proue du MR, Charles Michel et Didier Reynders. La chaîne publique "déplore l'amalgame et rappelle l'indépendance de ses rédactions", a-t-elle fait savoir dans un communiqué. Selon la RTBF, "aucune règle, ni règlement n'ont été bafoués", le programme ayant été "diffusé hors campagne électorale et donc hors de la période de prudence, le dispositif en vue des élections entrant en vigueur le 25 février. L'émission n'a, du reste, jamais eu vocation de se substituer à un travail des rédactions."
La chaîne "déplore l'amalgame qui découle de propos dénigrant l'entreprise et le travail de ses rédactions. La stricte indépendance de celles-ci garantit un traitement de l'information dans le respect du pluralisme des idées et des opinions et les met à l'abri de toute pression. Les présences des partis démocratiques dans les émissions politiques font notamment l'objet de mesures qui, aujourd'hui, ne révèlent aucun déséquilibre", souligne la RTBF qui regrette également "que le socle sur lequel repose et reposera tout le travail de ses journalistes soit ainsi discrédité".
Le président du MR, Charles Michel, regrettait vendredi le choix de l'invité qui "est de nature à bafouer durablement la neutralité et la crédibilité de la RTBF" et y voyait un manquement dans le "respect du pluralisme" et dans "la répartition du temps d'antenne entre les différentes formations politiques."