Johanne, François et Benoît. Sans chichis.

Pour le retour de son rendez-vous politique, la RTBF a fait un carton avec plus de 30% de parts de marché et 528.700 téléspectateurs. Un commentaire de Pierre-François Lovens.

Un commentaire de Pierre-François Lovens

Pour le retour de son rendez-vous politique, la RTBF a fait un carton avec plus de 30% de parts de marché et 528.700 téléspectateurs. Un commentaire de Pierre-François Lovens.

La Une a donc renoué jeudi soir avec un rendez-vous politique en semaine. Si on excepte la tentative de "Répondez @ la question", il faut remonter à... 1996, et "A bout portant" d’Alain Gerlache, pour retrouver la trace d’un tel rendez-vous. La bonne idée, disons-le d’emblée, est d’avoir intégré Jeudi en prime** dans le corps du Journal télévisé. Cela signifie que les téléspectateurs ne se voient pas imposer un encombrant couloir de pubs qui, on le sait, incite lesdits téléspectateurs à zapper. Là, on entre directement dans le vif du sujet.

Un quart d’heure, c’est forcément court. On est loin du temps long adopté par David Pujadas et "Des paroles et des actes". Mais la formule a ses atouts. "Jeudi en prime" joue dans le registre direct, rythmé, diversifié (on enchaîne les sujets : aménagement du territoire, élections, dette wallonne, euthanasie,…). Au risque, il est vrai, de survoler les sujets et de traquer la petite phrase qui fera le bonheur des réseaux sociaux. Cela n’empêche pas le duo Montay-De Brigode de mettre leur invité sur le gril et de lui tirer les vers du nez. La rédactrice en chef du service politique de la RTBF, qui connaît parfaitement son sujet, est positivement incisive et offensive. Elle obtient le plus souvent des réponses à ses questions. François De Brigode, en léger retrait, intervient en bonne complémentarité de sa collègue.

Benoît Lutgen, premier invité de "Jeudi en prime", est manifestement un bon client. A tel point que le président du CDH rend un précieux service à nos confrères en rappelant que le très controversé "Sans chichis" - version Di Rupo - relève du divertissement et non de l’émission politique. Voilà de quoi sans doute redonner un peu le sourire à la "cheffe" Johanne alors que les journalistes de la RTBF s’apprêtent à mener un long marathon électoral où, comme à chaque fois, ils seront jugés et jaugés sur le terrain de la qualité et de l’impartialité.

Le service public s’honore, quoi qu’il en soit, de ne plus reléguer le débat politique au seul "poulet-frites-salade" du dimanche midi. Avec "Jeudi en prime", la RTBF se donne les moyens de (re)mobiliser les téléspectateurs autour des enjeux politiques. Sans chichis !

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