Le 13 novembre, un an après: un magazine et un documentaire pour évoquer les attentats
Un magazine et un documentaire pour évoquer les attentats. France 2, dès 20h55.
Publié le 08-11-2016 à 08h58 - Mis à jour le 08-11-2016 à 10h36
Un magazine et un documentaire pour évoquer les attentats. France 2, dès 20h55.
Près d’un an après les attentats du 13 novembre 2015, à Paris, France 2 propose deux rendez-vous, complémentaires, autour des événements.
Scènes reconstituées
Quasiment minute par minute, il livre un récit extrêmement détaillé des événements du 13 novembre, au stade de France, sur les six terrasses de l’Est parisien attaquées par les terroristes, puis au Bataclan.
Les réalisateurs, Mickaël Guedj et Caroline Benarrosh, ont recours à des scènes reconstituées (à l’aide notamment d’images de synthèse), à des images amateurs ou de caméras de surveillance (dans la limite de la décence), voire à des archives sonores.
Ils complètent le dispositif à l’aide de témoignages précieux : du vécu d’un ex-otage du Bataclan jusqu’aux réflexions de la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou du secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, Louis Gautier, présent ce soir-là au Centre interministériel de crise, au ministère de la Défense.
En plateau, David Pujadas recueille les éclairages des deux coréalisateurs, qui viennent remettre en perspective les séquences les plus critiques, où sont constatés, après coup, un certain nombre d’incohérences, de retards, de loupés. Dans l’organisation des interventions des forces de l’ordre ou la mise en place des secours. Par exemple, ce fameux périmètre de sécurité imposé par la police autour du Bataclan, qui empêche les ambulances d’accéder aux blessés par balles, dont certains décéderont sur place, faute de soins suffisants et à temps.
Comment se reconstruire
Après le rappel de cette soirée de cauchemar, le documentaire diffusé en seconde partie de soirée, 13 novembre : vivre avec (à 23 heures), propose une approche plus intime. Ils sont rescapés. Ils ont vécu le traumatisme des attentats. Et tentent de se reconstruire après avoir traversé l’innommable.
Ils sont tous sujets au choc post-traumatique. Qu’ils soient touchés dans leur chair, comme Claude-Emmanuel, blessé par balles au restaurant "La Bonne bière", comme Mohamed, touché par des boulons lors d’une explosion kamikaze près du Stade de France, ou comme Eva, blessée par balles au Bataclan.
Ou qu’ils soient ressortis "indemnes", telles Louise, qui a assisté au massacre du Bataclan, ou Morganne, visée par un terroriste à la terrasse du Casa Nostra et finalement épargnée (l’arme s’est-elle enrayée ?).
Les mots sont puissants. Et ces témoignages face caméra sont soulignés de dessins d’enfants et de mots de soutien affichés sur les lieux des drames. Ou encore d’illustrations au pinceau pour suggérer l’horreur.
Se ressourcer et renaître
Surtout, les réalisateurs, Eric Guéret et Elise Vincent, s’intéressent à l’après. Au retour, très progressif et douloureux, à la vie. Et à la paix, dans des lieux de ressourcement. Souvent de nature. "J’ai eu le temps de revoir un printemps" , glisse Louise, qui sème des graines comme "on sème la vie" , quand "les terroristes sèment la mort" . Claude-Emmanuel, qui s’est retranché à la campagne, seul, pour écrire, avance, lui : "Je me sens bien et je me sens surtout plus fort."