Sherlock garde le meilleur pour la fin

Karin Tshidimba
Sherlock Holmes (BENEDICT CUMBERBATCH) and Mycroft Holmes (MARK GATISS)
Sherlock Holmes (BENEDICT CUMBERBATCH) and Mycroft Holmes (MARK GATISS) ©Copyright: Hartswood Films 2016

La saison 4 affiche une belle montée en puissance. France 4, 20h55. La mort nous attend tous à Samara mais Samara peut-elle être évitée ?"

Cette phrase hante l’épisode de reprise qui ouvre la saison 4 de SherlockH H H proposée ce jeudi soir sur France 4. Une aubaine pour les fans alors que sa diffusion originelle remonte au 1er jour de l’an sur la BBC. Trois longues années de patience auront été nécessaires pour que l’on retrouve Sherlock comme on l’avait laissé, ou presque.

Ce premier épisode affiche tout de même une légère baisse de régime, comme si l’idylle entre le Dr Watson et Mary nuisait à l’alchimie établie entre Sherlock et son fidèle second. La mise en garde liminaire n’en fait pas mystère : cette félicité affichée sera de courte durée.

Un retour un peu trop bondissant

Cette nouvelle aventure se joue du goût du célèbre détective pour les disparitions et réapparitions mystérieuses ou spectaculaires. Elle renoue ensuite avec un ton plus tragique qui va mettre à mal le fragile équilibre établi par le trio formé par Sherlock, John et Mary. En repensant au mariage de Watson et à l’épisode de "L’abominable mariée" - qui proposait un divertissant voyage dans le temps -, certains en avaient presque oublié la formidable capacité de Sherlock à s’ennuyer de tout et à ruminer de sombres pensées.

Si "The six Thatchers" laisse par moments circonspect, c’est en raison de sa propension à user et abuser de subterfuges dignes des films d’espionnage : bagarres, explosions, disparitions, autant de rebondissements un peu trop mécaniques auxquels la série imaginée par Steven Moffat et Mark Gatiss ne nous avait pas habitués jusqu’ici.

BBC affronte ses propres démons

Suit, heureusement, la nettement plus percutante affaire Culverton Smith du nom de ce philanthrope et entrepreneur qui, un jour, a décidé de confier son vilain petit secret - un projet de meurtre imminent et irrépressible - à quelques amis et à sa fille, en veillant toutefois à ce qu’ils ne puissent jamais s’en souvenir…

Sur cette histoire plane le fantôme de Jimmy Savile, ex-animateur star de la BBC, dont la révélation des turpitudes et des multiples agressions sexuelles sur mineurs avait défrayé la chronique en Grande-Bretagne.

Dans "The Lying Detective", le meurtrier que pourchasse Sherlock possède un profil qui rappelle forcément celui du présentateur de la célèbre émission "Top of the Pops". Comme lui, le fameux "bienfaiteur" Smith jetait régulièrement son dévolu sur les patients de l’hôpital que son association caritative soutenait par ailleurs. Un comportement aussi pervers qu’abject…

Dans ce rôle délicat, on reconnaît le formidable acteur Toby Smith qui donne toute sa force et sa justesse à cette cinglante mise en abyme des tourments de l’époque. Et souligne une fois encore l’audace de la BBC.

Grâce à cette heureuse montée en puissance et à un épisode 3 tout entier tourné autour des mystères sherlockiens, la saison semblera à nouveau bien trop courte à tous les fans du génial détective. D’autant que cet épilogue accrédite à nouveau la thèse selon laquelle cette saison pourrait bien être la dernière...

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