L'info "à la cool" façon Bignolas
Publié le 20-03-2017 à 16h00 - Mis à jour le 20-03-2017 à 16h01
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Le journaliste "téléporte" le ton de France Info sur France 2 entre 6h et 6h30 en prélude à "Télématin". Entretien.Télématin" est passée sous la barre du million de téléspectateurs cette saison. Afin de redynamiser sa matinale, France 2 a fait appel à Laurent Bignolas. Exit la rediffusion des "Z’amours" en prélude au rendez-vous de William Leymergie, pour faire place à une nouvelle tranche d’information, de 6h à 6h30.
Le journaliste délaisse dès lors une demi-heure de sa matinale sur France Info, occupée désormais par la rédaction de France 24, qui prolonge son émission de nuit.
"Les téléspectateurs qui prennent l’antenne de France 2 entre 6h et 6h30, et tombent sur un jeu, en attendant de voir le journal de 6h30 et le rendez-vous de William Leymergie, ont tendance à s’en aller chercher de l’info ailleurs, sur une chaîne d’info en particulier (BFM TV, qui attire plus de 500 000 téléspectateurs). Et ne reviennent plus. Du coup, France 2 s’est entendue avec France Info pour téléporter ce que nous faisons sur le canal 27 de 6h à 6h30. Ce rendez-vous d’info tentera de capter l’attention des téléspectateurs, en leur montrant qu’on sait aussi faire de l’info à France Télévisions, sur un autre ton", nous confie Laurent Bignolas.
Vous n’utilisez pas de prompteur, ce qui donne ce ton assez spontané…
Cela ne sert à rien, on n’arrête pas de se déplacer. Le caméraman a déjà un steadycam, on ne peut pas lui rajouter 12 kg de prompteur… C’est un ton libre, un peu improvisé, à la cool, avec néanmoins une maîtrise de l’information qu’on peut avoir lorsqu’on arrive à 3h du matin au boulot, et qu’on estime devoir transmettre aux téléspectateurs lorsqu’ils se lèvent. On se déplace d’une chaîne à l’autre, en gardant la ligne éditoriale de France Info. C’est ce qui plaisait à France 2.
Qu’est-ce qui vous a motivé dans le fait de revenir à l’info, sur France info et maintenant France 2 ?
Je fais sans arrêt des allers-et-retours entre le magazine, les journaux, les documentaires, l’info… Je suis toujours en train d’explorer des façons différentes d’informer. Quand on me confie la tâche, je le fais avec sérieux, mais en m’amusant. Quand je regarde la télé le matin, j’aime avoir des gens qui sont un peu dans le même état que moi au lever, qui ne sont pas forcément en tenue de marié, sinon, je suis trop en décalage.
Vous avez une approche décomplexée de l’info ?
Oui, c’est le mot. Quand je regarde les journaux le matin, je me marre, je me fais des réflexions, alors pourquoi ne pas les faire en direct ? Pourquoi ne pas avoir du recul avec un peu d’humour, ou en se posant des questions, ou en émettant des doutes sur le bien-fondé de parler de telle ou telle chose, ou sur la sincérité des uns et des autres ? Je veux être proche du téléspectateur et de son état d’esprit le matin.
Vous aurez des invités en plateau ?
Pas entre 6h et 6h30, tranche alimentée par une carte météo, un journal, une rapide revue de presse. Ensuite, on mettra un fait en exergue, pour dire ce qui nous marque, et brosser en images les événements importants du jour. Ensuite, entre 6h30 et 9h30 sur France Info, nous recevrons des invités, beaucoup de politiques en cette période préélectorale, avec des obligations de temps de parole.
Cette collaboration entre France Info et France 2 met en lumière une mutualisation des moyens déjà effective entre les rédactions de France Télévisions.
Cette demi-heure est symbolique, parce que c’est l’utilisation au mieux des moyens et de la matière dont on dispose. Depuis septembre, ce sont les journalistes de la matinale de France Info qui préparent des sujets à la fois pour France Info et pour "Télématin". Ils réécrivent leurs sujets avec des tonalités différentes pour ces différentes chaînes. Il y a eu un vrai rapprochement qui s’est opéré, non sans traumatisme pour certains, entre France 2 et France 3, ces dernières années, et aujourd’hui, on a ajouté une chaîne, qui dispose de ce qui est fabriqué aussi bien dans les régions que dans les rédactions nationales. Ensuite, on essaie d’avoir des produits propres à France info. Comme le CSA n’autorisera jamais de double diffusion, il faut proposer une écriture différente sur ce canal d’info supplémentaire.