Huit formats belges présentés à Cannes

Faisant suite à l’initiative lancée en octobre dernier, le fonds d’investissement wallon dans l’audiovisuel "Wallimage" a ouvert les festivités, lundi matin, à travers une conférence consacrée à la production belge francophone (Wallonie et Bruxelles). "Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde", plaisante Philippe Reynaert.

Le directeur de Wallimage était venu présenter huit programmes de flux (*) aux acheteurs et éventuels partenaires, principalement des talk-show, de l’infotainment et des jeux. "Le rayonnement des séries belges à l’étranger a créé une réelle dynamique pour l’ensemble du secteur", poursuit Philippe Reynaert.

S’inspirer de la Flandre

A titre expérimental, Wallimage avait en effet été mandatée (en 2016) pour créer une ligne de financement spécifique à la télé, programmes de flux compris. Objectif ? Financer des pilotes d’émissions à hauteur de 80 % (soit 30 à 40000 euros par projet pour un budget total de 500 000 €). "Si le pilote ne séduit pas, le producteur ne doit pas rembourser les sommes dépensées. En revanche, s’il vend son format, le producteur doit rembourser ou nous proposer de devenir coproducteur." Huit pilotes sont actuellement soutenus et 295 000 euros ont déjà été consommés à ce stade.

"C’est essentiel pour développer l’audiovisuel en partie francophone du pays car les acheteurs s’engagent rarement sur une idée", insiste Frédéric Ledoux, directeur de Snark Productions ("Une Brique dans le ventre") et président de TV Prod (l’union professionnelle des producteurs de télévision wallons et bruxellois). "Présenter un pilote, c’est un minimum pour parvenir à vendre un concept. En Flandre, ils ont une longueur d’avance dans ce genre de programmes. En 1996, le gouvernement flamand a en effet incité la VRT à développer les partenariats avec la production externe. Depuis, 10000 emplois ont été créés et un véritable écosystème s’est développé, entre autres à travers les ‘Bekende Vlamingen’ (Flamands connus, NdlR). Ils nourrissent non seulement la télévision mais aussi la radio, la presse people, le web, le cinéma, le théâtre. Enfin, on l’oublie, mais grâce à cette dynamique, les recettes publicitaires des chaînes privées ne s’évadent plus aux Pays-Bas et contribuent au financement de la production locale."

Des thématiques diverses

Le directeur de Wallimage n’était pas en mesure de présenter les pilotes de ces nouveaux formats en développement car les tournages sont en cours. Il a toutefois décrit les programmes, dans les grandes lignes. Certains d’entre eux devraient voir le jour d’ici "le mois de juin", voire "le mois de septembre", précise Philippe Reynaert.

Le talk-show "Go to" (diffuseur potentiel : la RTBF) sera consacré à "l’informatique". "Le JT de l’histoire" (groupe AB) proposera aux préadolescents de se projeter dans l’Histoire (à travers, par exemple, l’interview de Christophe Colomb). "Squat" (diffusion possible sur France Télévisions) déclinera la téléréalité "Loft" dans les domaines des Arts et de la Culture. Le magazine "Only for men" (RTL) évoquera l’univers masculin (à travers l’automobile, la sexologie, la santé, le bien-être…

"‘La Grande Famille’ (RTBF), que nous développons en partenariat avec WH Media, est un format qui est très généalogique et assez ambitieux, reprend Frédéric Ledoux. C’est du long format événementiel de 70 à 90 minutes. Ça parlera de la Belgique et de nos racines. Pour voir en quoi l’histoire nous a influencés et pourquoi nous en sommes la résultante, avec des découvertes et de beaux moments d’émotion."

"Science X" (TV5 Monde), en revanche, capsules scientifiques liées aux frères Bogdanov dévoilées en novembre 2016, a été abandonné faute d’intérêt.

(*) Les programmes de flux sont des émissions de plateaux, des magazines, des jeux et du divertissement. Ils s’opposent aux programmes de stock que sont les fictions, les documentaires et les magazines culturels et d’information.