Malades mentaux aux USA : en prison ou sans-abri malgré eux
Publié le 15-06-2017 à 07h27
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Les malades mentaux font partie des victimes du système de santé américain. La Deux, 23h10.Violence, cris et injures. Le service des urgences psychiatriques de l’hôpital de Cincinnati, aux Etats-Unis, a affaire à des malades mentaux tous les jours. Un service géré par le docteur Griffin, contraint de souvent s’entourer d’agents de sécurité pour calmer les patients.
La décision de l’assurance
Lorsqu’il souhaite administrer un nouveau traitement à l’un de ses patients gravement atteints, le docteur doit d’abord en demander l’autorisation à l’assurance du patient. Nous voilà face à une particularité du système de santé américain.
Une assurance qui refuse souvent de modifier une prescription ou de financer une hospitalisation plus longue si son client ne présente plus une menace pour la société. Dans ce cas, comme pour les patients non-assurés et ceux qui ne sont pas capables de payer, certains hôpitaux en arrivent à les abandonner dans la rue. Sans traitement et livrés à eux-mêmes, il y aurait 250 000 malades mentaux sans-abri aux Etats-Unis.
Minorité délaissée
Le Western State Hospital, en Virginie, est réputé dans tout le pays. On y soigne les malades les plus dangereux qui bénéficient de cours de mécanique, de jardinage, de sport ou de cuisine. Ces résidences spécialisées accueillent les schizophrènes, qui peuvent aller et venir à leur guise à condition de prendre leurs médicaments. Un logement et des soins auxquels n’ont pas accès la majorité des malades mentaux.
L’enquête au cœur du reportage Des fous dans la rue : au cœur de la psychiatrie américaine H H révèle que le système américain semble organisé pour ne soigner qu’une minorité de malades mentaux. Les journalistes se sont insérés dans les hôpitaux, dans les prisons psychiatriques et dans les rues remplies de personnes atteintes de troubles graves. De la source du problème jusqu’à ses plus graves conséquences, ce film met en lumière le cas des fous, ces victimes d’un système de santé jugé inhumain par les associations du pays.
Et la police ?
A San Francisco, une vidéo montre un homme en fauteuil roulant se faire tirer dessus par des policiers. Ailleurs, un SDF atteint de schizophrénie a été battu à mort par des agents. Les policiers ne sont pas formés pour identifier les malades mentaux ni pour les prendre en charge. Pour éviter ces dérapages, des villes ont formé des agents à ces sans-abri particuliers, déroutés sans leur traitement. Un pansement sur un problème de grande envergure. Les prisons débordent de fous (500 000 aux Etats-Unis) alors qu’ils n’y ont pas leur place.