Netflix augmente ses tarifs, notamment en Belgique : la Bourse apprécie

Netflix a annoncé jeudi une hausse de ses tarifs aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, ce qui a fait grimper de près de 4% l'action du service de vidéo en streaming à la Bourse de New York.

P.V.C.

L’entreprise américaine de vidéo à la demande améliore sa rentabilité alors que ses coûts explosent.

Mauvaise nouvelle pour les accros au service de vidéo à la demande Netflix : la société américaine a décidé d’augmenter le prix de ses abonnements premium de 1 ou 2 dollars aux Etats-Unis et de 1 ou 2 euros chez nous. L’abonnement au service de base, permettant de visualiser des contenus sur un écran à la fois, reste fixé à 7,99 euros. Les deux autres types d’abonnement, passent respectivement de 9,99 euros à 10,99 euros (pour deux écrans) et de 11,99 euros à 13,99 euros (pour 4 écrans et l’accès aux programmes 4K).

10 % d’augmentation des recettes ?

Pour l’agence Bloomberg qui a compilé les infos financières à ce propos, c’est surtout l’abonnement médian - le plus vendu - qui sera impacté et cette modification de la politique de prix du distributeur se traduira par un accroissement moyen de 10 % des prix et… des recettes. Le marché boursier a salué cette opération audacieuse en faisant grimper de près de 6 % le cours du titre Netflix qui se négocie pourtant déjà à près de 240 fois les bénéfices… Pourquoi une telle annonce, susceptible de faire décrocher des abonnés, sachant que les abonnements sont résiliables sans préavis ? C’est que l’entreprise américaine investit énormément dans son développement et dans la production de séries propres, ce qui pèse sur sa rentabilité. Le bénéfice net de Netflix est proche de 4 % du chiffre d’affaires, ce qui en fait une entreprise aussi vulnérable qu’une société de distribution de produits alimentaires frais.

Marge améliorée

Augmenter les prix de 10 % en moyenne, c’est pour l’entreprise américaine, s’offrir l’équivalent de 10 millions de nouveaux abonnés… sans surcoût, puisqu’elle en revendique un peu plus de 100 millions dans le monde. Soit, autant de marge nette supplémentaire. A condition évidemment que les clients acceptent. Pour le consultant spécialisé en médias Thierry Tacheny (Divedia), la question ne se pose pas. "Netflix dont certains riaient il y a quelques années lorsque l’entreprise évoquait le cap des 100 millions d’abonnés, a dépassé ce niveau et offre maintenant des productions propres et la possibilité de télécharger du contenu pour le visionner hors ligne. C’est une offre complémentaire, et si cela représente un euro de plus par mois, qui va s’en offusquer. Et si la marge est accrue de cette manière, comme le pressentent les investisseurs, c’est aussi la preuve que Netflix a réussi à s’imposer en tant que marque. On est clairement là face à une entreprise qui réussit, avec pour seul risque immédiat l’offre concurrente d’un autre géant américain, Amazon".

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